Plusieurs régions, dont l’Île-de-France, ont récemment adopté une mesure qui oblige les ouvriers à parler français pour travailler sur des chantiers issus d’appels d’offres publics. Ce que l’on appelle la "clause Molière" n'est ni plus ni moins qu'une "hypocrisie totale", a estimé Jean-Luc Mélenchon sur Europe 1, mercredi matin.
Le problème des travailleurs détachés. Pour le candidat de la France insoumise, cette mesure n'est "certainement pas" une bonne solution pour préserver les emplois en France. "Les problèmes qui se posent sur les chantiers sont d’abord ceux du respect du code du travail", mais aussi celui "du statut des travailleurs détachés", pour lequel il dénonce un "déséquilibre absolu". "Je m’oppose au statut de travailleur détaché, parce que les cotisations sociales ne sont pas payées en France comme elles le sont dans le pays d’origine. On peut donc parler de délocalisation sur place", avance-t-il.
"Je suis pour que la directive ‘travailleur détaché’ ne soit pas appliquée. Si je suis président de la République, elle ne sera pas appliquée en France et on ne permettra plus aux travailleurs détachés de venir travailler en France, et entre guillemets, de 'prendre la place des autres'", affirme le candidat à la présidentielle. Pour lui, si les entreprises font appel à ces travailleurs, "ce n’est pas parce qu’ils ont des capacités supérieures à leurs collègues de travail, mais parce qu’ils coûtent moins cher. Moins cher signifie toujours de la souffrance pour quelqu'un". Pour autant, Jean-Luc Mélenchon estime que l’immigration économique ne deviendra pas un problème en France. "Les masses concernées sont résiduelles par rapport à ceux qui sont au chômage."
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