Jean-Marie Le Pen n'a pas renoncé à mettre des bâtons dans les roues de sa fille Marine. Après avoir remporté deux manches judiciaires contre la présidente du Front national, le cofondateur du parti se lâche, mercredi dans Le Parisien, contre son ennemi juré Florian Philippot, vice-président du FN et bras droit de Marine Le Pen. "Il pourrait être parfaitement un agent double envoyé en mission", accuse-t-il, le soupçonnant de vouloir "saboter le Front national de l'intérieur".
"Marine Le Pen est une extraterreste reptilienne". Une pique supplémentaire à laquelle Florian Philippot a répondu par l'ironie. "Mince, il a vu mon oreillette cachée derrière l'oreille", a persiflé l'eurodéputé au micro de BFMTV, poursuivant : "Marine Le Pen est une extraterrestre reptilienne et tout cela est un complot de la CIA et du KGB réunis". Plus sérieusement, Florian Philippot a qualifié de "ridicule" l'attitude de Jean-Marie Le Pen, qui "crée un trouble phénoménal" selon lui.
Il remet en cause la candidature de Marion Maréchal-Le Pen. Toujours dans Le Parisien, Jean-Marie Le Pen, qui laisse planer l'idée de sa candidature en Paca contre Marion Maréchal-Le Pen, épingle sa petite-fille, candidate officielle du FN dans la région. "Il faut des jeunes, bien sûr. Mais de là à prétendre pouvoir diriger une région de cette envergure… ça me paraît discutable", juge le "Menhir". "C'est une fonction qui requiert de la pratique et une grande compétence technique. Bruno Gollnisch me semble avoir ces qualités-là", poursuit Jean-Marie Le Pen, dans un appel du pied à l'un de ses derniers fidèles, qui avait envisagé de concourir en Paca, avant de renoncer.
"Je wait et je see". Jean-Marie Le Pen semble avoir opportunément oublié qu'il avait apporté son soutien à sa petite-fille en avril, estimant même qu'elle serait "une tête de liste très performante". Marion Maréchal-Le Pen lui a rafraîchi la mémoire, en relisant mardi sur France Info le communiqué dans lequel il appelait à soutenir sa candidature pour les régionales. "Je sais que Jean-Marie Le Pen est un homme de parole. Je suis sûr qu'il ne reviendra pas sur ses paroles", a affirmé la députée du Vaucluse. Le patriarche, lui, semble bien décider à laisser le suspense s'installer. "On ne se débarrasse pas de Jean-Marie Le Pen comme d'une poussière qu'on met sur le tapis", avertit-il dans Le Parisien. Et il le dit en "franglais" : "je wait et je see".