Jean-Pierre Chevènement sur les "gilets jaunes" : "C'est une crise de la démocratie"

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L'ancien ministre, interrogé par Sonia Mabrouk, estime que "la révolte des classes populaires s'enracine dans des choix vieux de 30 ans".
INTERVIEW

Pour Jean-Pierre Chevènement, le mouvement des "gilets jaunes" symbolise une "crise de la démocratie". "C'est une crise de la démocratie illustrant la coupure entre les élites et les classes populaires. La révolte des classes populaires vient de loin et s'enracine dans des choix vieux de 30 ans, par exemple l'Acte unique européen ou les pleins pouvoirs de la Commission européenne pour, par exemple, libérer les mouvements de capitaux", a estimé l'ancien ministre, interrogé vendredi soir sur Europe 1 par Sonia Mabrouk.

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Le référendum de 2005 a été suivi d'un "déni de démocratie". Jean-Pierre Chevènement date le pic de cette "crise de la démocratie" au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. "Cette crise de la démocratie se cristallise en 2005, quand le peuple français rejette le projet de Constitution européenne à 55%. Trois ans après, Nicolas Sarkozy et François Hollande s'entendent pour contourner le vote populaire et signer le Traité de Lisbonne, qui reprenait la substance de cette Constitution. C'est un déni de démocratie", a poursuivi l'ancien candidat à la présidentielle, partisan du "non" au référendum de 2005.

"Il faut savoir arrêter une grève quand on a obtenu satisfaction". L'ancien ministre a listé les réformes à mener pour sortir de cette crise et mis en garde les "gilets jaunes". "Il faut savoir arrêter une grève quand on a obtenu satisfaction. Ils ont obtenu des satisfactions réelles, notamment sur le prix des carburants", a jugé Jean-Pierre Chevènement. "Sur le problème du pouvoir d'achat, il y a des choses à faire. Mais il y a un chantier : la rénovation de notre démocratie. Il faut en finir avec le quinquennat et déconnecter les mandats du président de l'Assemblée nationale. Il faut revenir à un 'parlementarisme raisonné'".