Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a estimé mardi au sujet du débat sur la régulation des vols en jet privé lancé par le ministre chargé des Transports que, même s'il "ne s'agit évidemment pas de les interdire", "il ne faut pas que les Français aient le sentiment que ce seraient toujours les mêmes à qui on demanderait des efforts". "Il existe des motifs d'urgence, des impératifs économiques, mais ça ne peut pas être un mode de déplacement individuel de confort, alors que la mobilisation générale engagée par le président nécessite que tout le monde fasse des efforts", avait estimé auprès du Parisien samedi le ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune, se disant favorable à une "régulation" et jugeant que ces vols devenaient "le symbole d'un effort à deux vitesses".
"Il ne s'agit pas d'interdire" les vols en jets privés
"Le jet a valeur de symbole, les symboles sont importants, il ne faut pas que les Français aient le sentiment que ce seraient toujours les mêmes à qui on demanderait des efforts, c'est-à-dire les catégories populaires et les classes moyennes", a abondé mardi Olivier Véran sur France Inter. "On peut comprendre qu'un Français qui fait attention dans son quotidien soit heurté par le fait que certains de ses concitoyens puissent prendre un jet privé pour faire des sauts de puce", a-t-il poursuivi.
Selon lui cependant, "dans la grande majorité des cas, (ce sont) des transports commerciaux, on envoie des équipes sur place avec une réactivité qui est importante, c'est créateur d'emplois, donc il ne s'agit évidemment pas d'interdire cela". "Le ministre des Transports propose de mener une concertation au niveau européen pour voir s'il y a des moyens de compenser les émissions de CO2" et "cette concertation peut avoir son sens", a ajouté le porte-parole.
Dénonçant les "ultra-riches, ces milliardaires qui multiplient les vols caprices en jet privé, les Paris-Genève, Paris-Londres", le secrétaire national d'EELV Julien Bayou souhaite lui étendre aux vols en jet privé l'interdiction déjà votée dans la loi Climat et Résilience pour les avions de ligne quand il existe une alternative en train de moins de deux heures et demie. "Si vous êtes ultra-riche, alors vous pouvez le faire en jet privé, il y a une vraie inégalité donc il s'agit d'étendre cette interdiction" car "faire la transition écologique nécessite que tout le monde y mette du sien et si les super riches, les super pollueurs, bénéficient de super dérogations, on ne pourra pas s'en sortir", a critiqué le député de Paris sur BFMTV.