Le transport ferroviaire s'annonce très perturbé à partir de lundi, avec un mouvement de grève prévu pour durer plusieurs mois à la SNCF. Interrogé sur ce sujet dimanche dans le Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews, dimanche matin, l'élu du Conseil régional d’Île-de-France Julien Dray a déploré l'impact prévisible sur les usagers, tout en estimant que la réforme que dénoncent les cheminots ne leur laissait pas d'autre solution.
"On prépare autre chose". "Ce qui est en cause c'est la défense du service du rail", estime Julien Dray. "La réforme, c'est la privatisation du service public demandée par l'Europe. Le gouvernement de François Hollande n'a pas privatisé, là on privatise. (...) On va ouvrir le capital", prévoit-il. "D'abord on désigne à la vindicte populaire une catégorie de population, on essaye de monter en épingle quelques avantages que les cheminots ont, et derrière on prépare autre chose."
Une "catastrophe" en Angleterre. "Je vous rappelle que pour France Telecom, ça a commencé comme ça", rappelle encore Julien Dray, qui ne croit pas Elisabeth Borne, qui s'est engagée "solennellement" à ce que la SNCF reste une société publique. "On annonce jamais la privatisation dès le début. Or vous avez un exemple en Europe de privatisation du rail, c'est l'Angleterre et c'est une catastrophe..."
De la "déception" dans le pays. Plus généralement, l'ancien responsable socialiste refuse d'être dans la "météorologie sociale", notant que pour Mai 68, "personne n'avait prévu au mois de mars ce qui allait se passer". "Ce que je sais, c'est qu'il y a de la déception dans le pays, par rapport à ce qu'a été la victoire d'Emmanuel Macron. Les mois passants, l'équilibre est totalement déséquilibré au profit des plus puissants et des plus riches", conclut-il.