La droite poursuit sa rentrée façon puzzle. Après Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau ces dernières semaines, ou encore Christian Estrosi vendredi, c'est au tour d’Alain Juppé de faire sa rentrée ce week-end. Le candidat malheureux à la primaire de droite réunit ses amis à Bordeaux pour ses "vendanges", deux jours de réflexion politique. Les juppéistes vont se pencher sur le bilan d’Emmanuel Macron et les élections européennes, une échéance qui ne sera pas facile pour ces représentants de la droite modérée car tous n'ont pas forcément la même stratégie en tête.
"Pécresse ne se résigne pas à ce que son parti ne soit pas proeuropéen". "Le charme discret d’Alain Juppé, glisse un de ses fidèles, c'est de rassembler des gens qui sont dans des écuries différentes". Aux élections européennes, les amis du maire de Bordeaux risquent en effet d'être éparpillés. Son ancien directeur de campagne, Gilles Boyer, présent ce week end, et qui est conseiller du Premier ministre soutiendra évidemment la liste En marche, quand Valérie Pécresse fait tout pour peser sur la ligne de LR édictée par Laurent Wauquiez. "Elle ne se résigne pas à ce que son parti ne soit pas clairement proeuropéen", martèle un proche.
"Nous sommes plus proches des marcheurs". Quant aux juppéistes ayant claqué la porte de LR sans adhérer à En marche, ils n'ont pas l'intention de rentrer au bercail. Un député "constructif" le dit : "nous sommes plus proches des marcheurs", sans savoir si le parti présidentiel ouvrira sa liste à la droite modérée. Certains pensent donc à une liste autonome entre Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez, alors qu'un sondage Ifop donne cette semaine 4 % à éventuelle une liste juppéiste. De quoi nourrir les débats bordelais.