Alain Juppé a confirmé son scepticisme sur la question de la déchéance de nationalité, mardi sur Europe 1. "Si on nous propose de déchoir de la nationalité française des Français qui n’ont que la nationalité française, ce sera niet", a-t-il affirmé. Avant d'ajouter : "en revanche, si on nous propose de déchoir des Français nés français et binationaux, on peut accepter cette proposition... mais si elle est totalement à côté de la plaque".
"C'est le président qui a pris l'initiative". Le candidat à la primaire de la droite et du centre avait expliqué dimanche qu'il aurait voté la réforme constitutionnelle de François Hollande - dans laquelle est inscrite la déchéance de nationalité pour les binationaux nés français et condamnés pour terrorisme - s'il était parlementaire. Selon lui, la déchéance de nationalité pour les binationaux naturalisés français, qui existe déjà, "ne marche pas". Il s'est défendu de jeter de l'huile sur le feu dans ce débat polémique et symbolique. "C'est le président qui a pris l'initiative", a-t-il rappelé. "C'est le président qui a ouvert la boîte de Pandore".
"Les socialistes ont perdu la boule". Alors que la guerre fait rage chez Les Républicains, Alain Juppé a préféré continuer à tacler l'exécutif. "Les socialistes ont surtout perdu la boule, et le cap. Les Français sont profondément déçus", a-t-il lâché. Le maire de Bordeaux "ne veut pas d'un vote de rejet ou d'un vote par défaut. Il faut que ce soit un vote d’adhésion ou un vote de confiance". "Mon ambition, dans les mois qui viennent, c’est de créer cette adhésion et cette espérance", a-t-il conclu. Il estime que la France, malgré ses difficultés actuelles "a tous les atouts pour rebondir".