Le maire (LR) de Bordeaux, Alain Juppé, a déclaré mardi qu'il ne s'inscrivait pas dans la logique d'une "obstruction systématique et d'une opposition frontale" contre un gouvernement Macron si jamais Les Républicains et l'UDI n'obtenaient pas la majorité absolue aux législatives.
L'intérêt national avant tout. "Certains évoquent l'hypothèse d'une majorité absolue (de l'alliance LR-UDI, NDLR) qui amènerait à une situation de cohabitation. Si tel n'était pas le cas, il faudrait évidemment que chacun prenne ses responsabilités. Pour ma part, je ne suis pas dans l'état d'esprit d'une obstruction systématique et d'une opposition frontale" à un gouvernement de la majorité présidentielle, a déclaré le maire de Bordeaux à la presse avant la tenue d'un conseil municipal. "Il faudra faire en sorte que la France réussisse les réformes dont elle a besoin (...) Il faut faire passer l'intérêt national avant toute autre considération", a-t-il souligné.
"Légitime" et "nécessaire" de présenter des candidats LR-UDI. Mais "ce sont les électeurs qui décideront" dans des élections où "l'offre est abondante", a expliqué Alain Juppé, qui n'a pas souhaité à ce stade s'exprimer sur l'éventualité d'une grande coalition de gouvernement à l'allemande. Le candidat malheureux aux primaires de la droite en vue de la présidentielle a toutefois jugé "légitime, et je dirais même nécessaire, que Les Républicains et l'UDI présentent des candidats (aux législatives) sur la base d'une plateforme qui exprime bien les diverses sensibilités de la grande famille de la droite et du centre".
Edouard Philippe Premier ministre ? "Assez grand garçon pour décider par lui-même". Interrogé sur une rumeur citant le nom de l'un de ses proches, Edouard Philippe, pour le poste de Premier ministre dans le gouvernement Macron, Alain Juppé a répondu que le maire LR du Havre "est assez grand garçon pour décider par lui-même", louant "un homme de grande qualité pour qui j'ai beaucoup d'estime et d'amitié". Un tel rapprochement devrait se faire "évidemment sur la base d'un projet", "d'un ensemble de réformes", a insisté l'ex-Premier ministre, estimant que "chaque fois qu'il y a eu par le passé des débauchages personnels, on a vu ce que ça a donné (...) ça n'a pas véritablement changé la donne politique".
Juppé ne veut pas "redescendre dans l'arène". Quant à une éventuelle participation de sa part au gouvernement Macron, Alain Juppé a affirmé n'avoir "pas l'intention de (se) lancer à nouveau dans la politique nationale et de redescendre dans l'arène".