Justice : Didier Migaud a «hésité» à entrer au gouvernement mais défendra ses «convictions»

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Le nouveau ministre de la Justice Didier Migaud a "hésité" à entrer au gouvernement du LR Michel Barnier, alors que le garde des Sceaux est issu du Parti socialiste. Lors d'une visite à la prison de la Santé à Paris, il a assuré qu'il défendrait "(s)es convictions" au gouvernement.

Le garde des Sceaux Didier Migaud, issu du PS, a indiqué mardi qu'il avait "hésité" à entrer au gouvernement du LR Michel Barnier tout en assurant qu'il y défendrait "(s)es convictions", lors d'une visite à la prison de la Santé à Paris. "J'ai hésité, mais le Premier ministre m'a tenu aussi un discours d'ouverture, de dialogue, équilibré. Donc, je lui fais confiance pour de bons arbitrages", a déclaré le nouveau ministre de la Justice, qui semble avoir déjà engagé un bras de fer avec son collègue de l'Intérieur Bruno Retailleau. "Je ne sais pas si je suis une caution mais en tout cas, je défendrai mes convictions", a-t-il ajouté.

"Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé", répond Migaud à Retailleau

"Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé", a déclaré mardi le nouveau garde des Sceaux Didier Migaud en réponse au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a dénoncé un "droit à l'inexécution des peines" en France.

"Il faudra que je puisse contribuer à l'information de mon collègue et qu'on puisse avoir des échanges à ce sujet, des échanges constructifs", a poursuivi M. Migaud lors d'une visite à la prison de la Santé à Paris. Selon des chiffres de la Chancellerie, le taux de mise à exécution des peines d'emprisonnement ferme a atteint 95% en 2023.

"Un gouvernement qui n'est pas monocolore", selon Migaud

À l'occasion de son premier déplacement, Didier Migaud a réagi aux propos de Bruno Retailleau, qui s'est élevé contre "l'inexécution des peines" qui peuvent mener à "l'ultra-violence", appelant à des "modifications législatives" pour "changer la politique pénale".

"Nous arriverons, je l'espère, à travailler ensemble pour l'intérêt général et dans le respect de l'Etat de droit", a souhaité Didier Migaud, alors qu'un bras de fer semble s'engager entre les deux ministres, l'un tenant d'une droite dure, désireux de "rétablir l'ordre", Bruno Retailleau, et l'autre, Didier Migaud, seul membre du nouveau gouvernement à venir de la gauche. "C'est un gouvernement qui n'est pas monocolore", a conclu le garde des Sceaux lors d'un bref échange avec la presse avant une visite du centre pénitentiaire de Paris-La Santé.