"Il avait un nom: Aylan Kurdi. Urgence d'agir. Urgence d'une mobilisation européenne". Jeudi, alors que la photo d'un petit Syrien âgé de trois ans tentant de se rendre en Europe et retrouvé mort sur une plage turque émeut l'Europe entière, Manuel Valls a choisi Twitter pour s'exprimer et commenter la tragédie. Et le Premier ministre n'est pas le seul membre de la classe politique à avoir réagi.
"Elles sont où les réunions d'urgence ?" Invitée de France Inter, Nathalie Kosciusko-Morizet a dénoncé la disproportion de moyens mis en oeuvre par l'UE pour régler la crise grecque et celle des migrants et des réfugiés. "L'Europe est comme paralysée, tétanisée, depuis des semaines mais même des mois en fait, devant cette situation. Et il y a un moment où ça va virer au déshonneur. Moi je suis frappée par la différence de sentiment d'urgence que donne l'Europe à réagir, entre la crise des migrants et la Grèce." Et la vice-présidente déléguée de Les Républicains d'ajouter : "elles sont où les réunions d'urgence pour qu'on arrête de mourir sur les plages de l'Europe ?"
Eric Ciotti, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, a lui aussi fait part de sa colère sur Twitter : "Image d’horreur insoutenable que celle d’une enfance sacrifiée. Indignation & écœurement face à l’inaction intolérable de la communauté int (ernationale)". Pourtant, comme l'a relevé Les Décodeurs, l'ancien lieutenant de François Fillon fait partie de ceux qui, dans son camp, tiennent les positions les plus fermes sur la question des réfugiés. "La fermeté est la seule garantie de l’humanité, il faut arrêter avec cette fausse générosité", avait-il ainsi assuré le 25 août sur le plateau de Mots Croisés, sur France 2.
"Bande de salauds". Gilbert Collard, député du Rassemblement Bleu Marine, est lui aussi choqué, mais pas du tout pour les mêmes raisons. "La mort d'un enfant, que je la vois en photo ou que je ne la vois pas en photo, parce que je n'ai pas besoin du spectacle, m'émeut. Ce qui est extraordinaire d'hypocrisie, c'est qu'il vous faut une photo, bande de salauds, pour vous émouvoir !", s'est-t-il emporté sur France Info.
"On ne doit pas détourner le regard". Pour Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, invitée sur iTélé, cette photo "est insoutenable, et en même temps, il ne faut pas qu’on se trompe de débat comme on le fait souvent, plus insoutenable encore que cette image - qu’il faut à mon avis montrer, puisqu’on ne doit pas détourner le regard."
Juliette Meadel, porte-parole du Parti socialiste, a quant à elle d'abord relayé sur Twitter une phrase prononcée par Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS, lors de l'université d'été du parti, à La Rochelle, fin aout.
Puis, comme Manuel Valls avant elle, Juliette Meadel a demandé une réaction rapide :
#Aylan kurdi : en sa mémoire et en celle de ses parents, que les consciences se réveillent enfin pour agir. Accueillir et agir. Vite.
— Juliette Méadel (@juliettemeadel) 3 Septembre 2015
Élisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères, ne dit pas autre chose, toujours sur le site de microblogging :
Un petit enfant syrien mort sur une plage en Turquie. Combien d'autres? Urgence pour les Européens d'agir ensemble.
— Elisabeth Guigou (@elisabethguigou) 3 Septembre 2015