Le principe de l'inscription d'un article spécifique consacré à la Corse dans la Constitution a été acté mardi à l'issue d'une rencontre entre les élus nationalistes et la ministre Jacqueline Gourault. "Il y a toujours des discussions mais nous sommes tombés d'accord (...) concernant la création d'un article spécifique" dans la Constitution, a déclaré à l'issue d'une réunion à la préfecture d'Ajaccio Jacqueline Gourault. "J'ai précisé aujourd'hui que le président avait la volonté que cette réforme de la Constitution aboutisse. Ce n'est pas un vœu pieux mais quelque chose de concret. Quelque chose qui puisse être accepté, adopté par les deux chambres avec la majorité des trois cinquièmes", a-t-elle ajouté.
Une revendication des nationalistes. Lors de sa visite sur l'île le 7 février, Emmanuel Macron s'était déclaré "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution", répondant à l'une des principales revendications des nationalistes. "L'habilitation générale et permanente" demandée par les nationalistes qui souhaitent intervenir par les voies législatives ou réglementaires dans des domaines stratégiques comme le foncier, la fiscalité, la langue et le développement économique, sans demander l'avis du gouvernement, reste toutefois à négocier.
"Avancées timides" pour les élus locaux. "C'est une impression mitigée", a réagi Gilles Simeoni, président de l'exécutif de la collectivité territoriale, en sortant de la réunion. Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, a lui évoqué une réunion "longue mais qui n'a pas permis d'arriver à des résultats suffisamment audacieux à notre goût. Nous aurions voulu progresser davantage, cela n'a pas été le cas. Nous prenons acte de ces avancées timides et attendues (...). Nous espérons avancer davantage la semaine prochaine". Les échanges doivent se poursuivre dans les deux prochaines semaines, alors que la date de transmission au conseil d'État du texte constitutionnel a été reculée "pour avoir le temps de travailler", a précisé Jacqueline Gourault.