Propos d'Agnès Buzyn : "Un possible scandale d'État", selon Marine Le Pen
Invitée d'Europe 1 mardi soir, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s'est exprimée sur la première journée de confinement des Français face à l'épidémie de coronavirus. Tout en assurant ne pas vouloir polémiquer, l'opposante d'extrême droite a chargé Agnès Buzyn, le gouvernement et l'Union européenne.
À peine le confinement de la population débuté, la polémique est née : le gouvernement aurait-il pu mieux prévoir la crise du coronavirus ? C'est ce qu'a sous-entendu Agnès Buzyn dans une interview au Monde, mardi. "Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir", affirme l'ancienne ministre de la santé.
Pour Marine Le Pen, invitée mardi soir d'Europe 1, "si ces propos sont exacts, ils révèlent un possible scandale d'État et devront faire l'objet d'une sévère évaluation à la fin de la crise".
"Ils auront des réponses à apporter aux Français"
"Quand j’ai quitté le ministère", a assuré Agnès Buzyn au quotidien, "je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous". "Que ceux sont qui sont au gouvernement et Emmanuel Macron sachent qu'un jour ou l'autre, ils auront des réponses à apporter aux questions que se posent les Français", a prévenu la président du Rassemblement national.
"On a refusé la fermeture de nos frontières, on n'a pas pris les mesures pour anticiper la réquisition des entreprises qui fabriquent les masques (et) aucune décision sérieuse n'a été prise pendant des semaines et des semaines", regrette Marine Le Pen, qui dit pourtant ne pas vouloir polémiquer. Mais si les propos d'Agnès Buzyn était avérés, ce que l'ex-ministre de dément pas, "ce qui apparaissait comme un retard systématique à l'allumage se teinterait alors d'une responsabilité politique extrêmement lourde."
Une épidémie prévisible ?
"Tous les Français ont vu que la communication du gouvernement consistait à dire qu'il s'agissait d'une grippe", charge encore Marine Le Pen. "Les médecins sont pas responsables de la vie de nos compatriotes, ce sont les politiques qui sont chargés d'assurer la sécurité de la population. Il était assez facile de voir que nous allions être touchés par l'épidémie."
" La non-fermeture des frontières est une consigne idéologique criminelle "
La France n'est cependant pas le seul pays à subir aujourd'hui de lourdes mesures de confinement : les sociétés espagnole, italienne et allemande vivent aussi au ralenti en raison du coronavirus. Pour Marine Le Pen, "sont mal conseillés par une Union européenne dont le seul et unique message a été 'surtout ne maîtrisez pas les frontières'. C'est une consigne idéologique criminelle émise par l'Union européenne", insiste la députée du Pas-de-Calais. "On voit bien que le seul moyen de limiter la propagation de l'épidémie est le confinement pour la population et la maîtrise des frontières."