Des mots poignants. Ce mercredi avait lieu l'hommage à Éric Comyn, un gendarme de 54 ans tué par un automobiliste multirécidiviste lors d'un contrôle routier dans les Alpes-Maritimes, lundi soir. Pour l'occasion, sa femme, Harmonie Comyn, a pris la parole devant ses anciens collègues, mais aussi devant les journalistes et élus présents à la cérémonie. Cette dernière, la voix tremblante, a assuré que "la France a tué mon mari".
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Le pouvoir se fait discret
Une accusation déchirante qui s'est suivie d'une avalanche de réactions politiques. Pour les responsables de droite, les mots très durs à l'égard de la politique pénale et judiciaire prononcée par la veuve du gendarme s'inscrivent dans la lignée des idées qu'ils portent depuis de nombreuses années. "Il faut sortir de l'immobilisme, de l'impuissance qui a conduit à cette situation depuis tant d'années" a ainsi déclaré Éric Ciotti, député LR du département, tandis que Jordan Bardella appelle à "arrêter de tolérer ceux qui pourrissent la vie des Français".
En revanche, pas de réaction à gauche, tandis que l'exécutif se montre très discret, voire embarrassé. Silence total du côté de la chancellerie. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est, lui, contenté d'évoquer la réaction d'une femme extrêmement blessée à qui ne veut donner aucune leçon de morale.
Un discours radical ?
Difficile pour le camp présidentiel de répondre à l'émotion et à la colère exprimées par un témoignage aussi fort qui reflète le jugement très sévère porté par de nombreux Français sur l'action du chef de l'État en matière de sécurité et d'immigration. Loin des micros, un conseiller de l'exécutif ne cache pas sa colère et qualifie la prise de parole d'Harmonie comme d'extrêmement radical.
Éric Ciotti, qui était présent lors de la cérémonie à Mandelieu-la-Napoule, "l'a bien chauffée" avant son discours, estime-t-il, avant de juger que le député des Alpes-Maritimes n'a pas hésité à instrumentaliser une femme qui souffre.