L'ancien président de la République François Hollande a estimé dimanche que "la France doit assurer à Israël son soutien", mais également "chercher les moyens de la désescalade", quelques heures après l'attaque lancée par l'Iran en Israël. "La seule question qui doit être posée, c'est : 'Est-ce qu'il y aura maintenant une réponse des Israéliens à l'attaque de l'Iran'", a interrogé l'ancien leader socialiste sur France 3. "Clairement, c'est une hypothèse", a-t-il répondu.
"C'est la raison pour laquelle l'ensemble de la communauté internationale demande qu'il n'y ait pas de reprise des hostilités", a-t-il ajouté, se félicitant que cette ligne rassemble également "les soutiens de l'Iran, même la Russie et la Chine" et "les pays de la région". "La France, si elle est attaquée - elle pourrait l'être par l'Iran - devra forcément répondre", a ajouté l'ancien locataire de l'Élysée, en faisant valoir qu'elle "doit forcément protéger ses intérêts vitaux".
Réunion des chefs du G7
L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 200 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, une attaque directe iranienne inédite qui a été "déjouée", a affirmé dimanche l'armée israélienne. Emmanuel Macron a "condamné avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël" et appelé "à la retenue" les parties prenantes, dans un message publié dimanche sur X.
Je condamne avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël, qui menace de déstabiliser la région.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 14, 2024
J'exprime ma solidarité avec le peuple israélien et l'attachement de la France à la sécurité d'Israël, de nos partenaires et à la stabilité…
Les chefs d'État et de gouvernement du G7, dont la France est membre, se réuniront en vidéo-conférence dimanche en début d'après-midi "pour discuter de l'attaque iranienne contre Israël", a annoncé le gouvernement italien, qui préside actuellement ce groupe des pays industrialisés.
Olivier Faure appelle aussi "à la désescalade"
Invité de Question politiques sur France Inter, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a aussi appelé dimanche à la "retenue, à la désescalade, au fait qu'Israël ne se lance pas à son tour dans une riposte qui (...) pourrait nous emmener dans une régionalisation du conflit". Interrogé sur une éventuelle implication de la France dans le conflit, Olivier Faure a souligné que Paris devait jouer "un rôle d'équilibre dans la région" et "ne pas participer à un engrenage".
"Quand il s'agit de défendre Israël quand une attaque est portée contre (lui), l'évidence, c'est que nous devons être à ses côtés. Mais nous ne devons pas participer maintenant à une offensive qui (...) conduirait potentiellement à une régionalisation du conflit", a-t-il souligné.
Selon le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, Tsahal s'est défendu de l'attaque de l'Iran "en combinaison avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays". Questionné à ce sujet par l'AFP, le ministère français des Affaires étrangères s'est dit "pas en mesure de commenter".
Selon une source militaire française, la France a assuré "l'autodéfense" de ses bases au Proche-Orient au moment de l'attaque iranienne visant Israël, grâce à des "moyens" de protection antiaérienne.