La Cour des comptes tire à boulets rouges sur Patrick Balkany ou plutôt sur la façon dont il gère sa commune, Levallois-Perret. Dans son rapport, publié mercredi, l'instance pointe des "dérives". La gestion municipale repose sur de "nombreuses entreprises communales et associations étroitement liées à Levallois", soulèvent les magistrats financiers, au point qu'il n'existe pour certaines de ces entreprises aucune "distinction claire" avec la ville et que cette "interdépendance" pèse sur sa dette.
Surtout, ces relations entre la commune de 65.000 habitants et ces sociétés d'aménagement et associations "satellites" sont "largement opaques", un système "générateur d'irrégularités et de dérives", soulignent les magistrats de la rue Cambon, qui se basent notamment sur plusieurs rapports de la Chambre régionale des comptes (CRC) d’Île-de-France.
Un manque de transparence financière. Ils citent à titre d'exemple des "carences" dans l'information budgétaire et comptable de la société d'économie mixte d'aménagement communale, la Semarelp, détenue à 79,99% par Levallois, un manque de transparence financière dans les documents "élaborés par les services communaux à destination des élus et de la population locale", ou encore des conventions "insuffisantes" avec les associations.
Conséquence de ces relations "opaques", des élus de la majorité municipale également membres des conseils d'administration des associations concernées peuvent se trouver confrontés à des "conflits d'intérêts", pointe la Cour, et Levallois-Perret "n'a pas cherché à se prémunir" contre ce risque.
Des agents municipaux employés par des associations subventionnées. Par ailleurs, "plusieurs associations subventionnées emploient de nombreux agents municipaux, en situation de mise à disposition", sans respecter le "cadre légal et réglementaire".
"De multiples irrégularités". Enfin, rappelle la Cour, ce n'est pas la première fois que la gestion de la commune, la plus endettée de France par habitants, est étrillée par les magistrats. La CRC a déjà épinglé de "multiples irrégularités" dans la passation et l'exécution de marchés attribués par Levallois-Perret à la Semarelp et ses filiales. Les magistrats invitent Levallois-Perret "à revoir un modèle porteur de risques et peu transparent" en mettant un terme au "démembrement excessif" des activités de services, et demandent à l'Etat à "renforcer" ses contrôles.
Pour Balkany, "c'est caricatural". Le député-maire Patrick Balkany a dénoncé dans sa réponse une "vision caricaturale et inexacte de la gestion municipale" et a défendu un système "transparent et sécurisé".
Cour des Comptes.. Mise au point de Patrick Balkany, Député-Maire de Levallois... pic.twitter.com/ePkKdWsNjt
— Isabelle Balkany (@ibalkany) 8 février 2017
Des enquêtes pénales aussi. Parallèlement aux rapports de la CRC publiés en 2015 et 2016 autour de Levallois-Perret, plusieurs enquêtes pénales en lien avec la commune ont été ouvertes à Nanterre, visant entre autres des "anomalies de gestion".