"Sept ministres de l'Ecologie en sept ans, c'est beaucoup trop!". Invitée de la matinale week-end d'Europe 1 samedi matin, l'eurodéputée EELV Karima Delli est revenue sur la démission de François de Rugy et sur son remplacement par Elisabeth Borne en tant que ministre de l'Ecologie.
"Un ministère qui devrait être stratégique mais qui ne l'est plus !"
"Les conditions de la démission de François de Rugy doivent être balayées d'un revers de la main", estime sur Europe 1 Karima Delli. "Ce qu'il faut retenir de cette affaire, c'est que la grande perdante est encore l'écologie !", s'exclame-t-elle. "J'ai beaucoup de respect pour Elisabeth Borne, c'est une femme de travail, mais est-ce qu'elle aura le poids politique nécessaire ?", se demande l'eurodéputée qui dénonce le statut de la ministre, qui n'est pas ministre d'Etat. "C'est un ministère qui devrait être stratégique et qui ne l'est plus !"
Un poids politique qui, à en croire l'eurodéputée, serait lié au statut du ministre d'Etat qu'Elisabeth Borne n'a pas obtenue en prenant le portefeuille de François de Rugy. "Quand vous arrivez à la table des négociations européennes en tant que numéro deux du gouvernement vous pesez, vous êtes en représentation, vous n’avez pas le même poids qu'un ministre", assure-t-elle. "J'entends encore cette phrase d'Edouard Philippe lors de la déclaration de l'acte 2 du gouvernement qui disait : 'Personne n'a le monopole de l'écologie", mais ce gouvernement a le monopole de l'inaction politique !".
"On pleure toutes les larmes de notre corps et on étend les droits des chasseurs"
Pour l'eurodéputée, le vrai patron de l'écologie en France est Emmanuel Macron, et elle juge sa politique environnementale "incohérente" : "On ne peut pas dire qu'il y a urgence climatique, dire 'make our planet great again' et en parallèle continuer les grands projets autoroutiers !", s'exclame-t-elle. "On pleure toutes les larmes de notre corps et on étend les droits des chasseurs", rappelle-t-elle avant de prophétiser : "Monsieur Macron sera redevable d'un échec, pour les générations futures et pour notre planète".