La justice saisie après les propos «racistes» d'un député RN de l'Yonne

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avec AFP/Crédits photo : ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Daniel Grenon, député sortant du Rassemblement national dans l’Yonne, a déclaré que les citoyens français d’origine maghrébine ne doivent pas accéder aux hauts postes dans la fonction publique. La justice a été saisie.

Le procureur de la République a été saisi, mercredi, après des propos jugés "racistes" du député RN sortant de l'Yonne, Daniel Grenon, qui a estimé que les Maghrébins "n'ont pas leur place dans les hauts lieux". "Des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens-là n'ont pas leur place dans les hauts lieux", a déclaré Daniel Grenon, en tête au premier tour des législatives, avec 40,4 % des voix, dans la 2e circonscription de l'Yonne.

Ces propos, prononcés lors d'un débat organisé par le quotidien local L'Yonne républicaine, "sont clairement racistes", a réagi le premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste de l'Yonne, Mani Cambefort, qui a décidé de saisir la justice. Les déclarations de Daniel Grenon "tombent sous le coup de la loi", a-t-il ajouté sur X. "J'ai donc saisi le procureur de la République au titre de l'article 40 du code de procédure pénale. Nous ne laisserons rien passer. Jamais. La République ne reconnaît que des Français, tous égaux". 

 

L'article 40 oblige "tout officier public qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit" à saisir le procureur de la République. Dans un communiqué, Daniel Grenon a assuré que cette citation était "erronée" et ne reflétait "en rien (sa) pensée ni (ses) paroles".

"Honte à ceux qui ont banalisé l'extrême droite"

Le candidat RN assure avoir dit : "Des Maghrébins binationaux comme Najat Vallaud-Belkacem sont arrivés au pouvoir et c'est très bien, mais ils n'ont pas leur place dans certains postes en hauts lieux du fait de leur binationalité qui peut poser un problème d'allégeance."

L'Yonne républicaine, qui dispose de plusieurs enregistrements du débat, assure cependant qu'il ne s'agit pas là des mots prononcés, maintenant la citation qui a suscité de vives réactions.

 

"Honte à ceux qui ont banalisé l'extrême droite", a ainsi écrit sur X le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti."Quand j'entends Daniel Grenon, j'entends qu'il est raciste", a réagi la candidate Nouveau Front populaire Florence Loury, arrivée deuxième derrière Daniel Grenon avec 25% et qui débattait avec lui lors des propos contestés.

L'ex-député LR Guillaume Larrivé, qui avait été battu par  Daniel Grenon en 2022, alerté: "voilà ce que déclare le député RN qui m'a battu en 2022 et a, depuis, doublé le nombre de ses électeurs (...) Vox populi, vox dei ? Attention, danger", écrit-il sur X.