Smic à 1.500 euros net, hausse des salaires, retraite à 60 ans, blocage des prix, VIe République, référendum d'initiative citoyenne : la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui réunit notamment LFI, EELV, PS et PCF, a dévoilé jeudi son "programme partagé de gouvernement" pour les législatives. "L'idée n'a pas été d'aboutir à une fusion idéologique", a affirmé le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, lors d'une conférence de presse, en présence du premier secrétaire du PS Olivier Faure, et du secrétaire national d'EELV Julien Bayou, mais en l'absence du chef des communistes Fabien Roussel, retenu dans sa circonscription.
Ce programme se positionne "dans une rupture maîtrisée, raisonnée, mais ferme" par rapport au "système dans lequel nous vivons, un système d'indifférence et d'irresponsabilité écologique, de prédation en matière économique et capitaliste, et de négation de la démocratie", a-t-il déclaré. Il s'inscrit aussi "dans une démarche de reparlementarisation de la République française", a-t-il insisté, par contraste avec "l'hyper présidentialisation" d'Emmanuel Macron. "Si nous gagnons, c'est notre programme qui s'appliquera. Rien ne sera négocié avec le chef de l'État", a-t-il affirmé. "Quand il y aura un problème, c'est le Parlement qui tranchera."
"On a bien la volonté ensemble d'être une gauche de transformation", a affirmé Olivier Faure, soulignant que chaque partenaire avait "cherché le dépassement de nos divergences". Avec ce projet, "construit en une quinzaine de jours, en moins de temps qu'il a fallu pour Macron pour se trouver un Premier ministre", "nous voulons nous donner les moyens de gagner et de changer la vie du plus grand nombre", a affirmé Julien Bayou.
Huit chapitres et 650 mesures
Cette feuille de route compte huit chapitres (social, écologie et énergie, partage des richesses et justice fiscale, services publics, VIe République et démocratie, sûreté et justice, lutte contre les discrimination, UE et international) et 650 mesures, dont 33 font l'objet de "nuances", c'est-à-dire de divergences, a expliqué Jean-Luc Mélenchon.
Ces "nuances", qui concernent notamment l'Europe ou le nucléaire, seront arbitrées "par le parlement", a-t-il précisé. L'accord prévoit, par exemple, que les signataires sont "prêts à ne pas respecter des règles européennes - désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres - quand elles sont en contradiction avec l'application de notre programme".
"Nous avons des nuances et la question du nucléaire bien évidemment en fait partie, ça ne nous empêche pas, une fois de plus, d'être d'accord sur les grands sujets", a précisé Ian Brossat, porte-parole de Fabien Roussel.