Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes a reçu une impulsion attendue la semaine dernière, lorsque le Premier ministre a annoncé que le projet de loi bioéthique qui la comprend serait érigé en priorité et examiné fin septembre à l'Assemblée. Invitée du Grand rendez-vous, dimanche sur Europe 1, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a évoqué une "très belle loi" et précisé les premiers contours du projet.
"Je souhaite le remboursement"
"Ce qui bloque aujourd'hui les couples de femmes qui veulent avoir des enfants, ce sont les moyens", explique d'abord la ministre. "L'idée c'est que celles qui n'ont pas les moyens d'aller en Belgique puissent en bénéficier. À titre personnel, je souhaite le remboursement (de la PMA)", comme c’est le cas aujourd’hui pour les couples hétérosexuels, poursuit-elle, plaidant pour un droit "réel". C'est donc cette option qui est retenue dans le texte actuellement examiné par le Conseil d'État, qui devrait être présenté "dans sa version définitive fin juillet". La procédure "devrait être remboursée", assure Agnès Buzyn.
Interrogée sur l'ampleur d'un éventuel mouvement d'opposition à cette loi, la ministre se montre confiante. "Il y aura la mobilisation de personnes très organisées autour de la Manif pour tous, mais je pense que ça n'aura pas le même écho, le même impact que le Mariage pour tous", estime-t-elle, évoquant "une loi de raison", "pas une loi de combat". Et d'asséner : "Le droit à la PMA ne nuit à personne".
L'identité des donneurs de sperme pourra être communiquée
Quid de l'anonymat des donneurs de sperme ? "Le don restera anonyme, mais nous souhaitons donner le droit aux enfants nés par PMA de pouvoir accéder à l'identité du donneur à l'âge de 18 ans" si celui-ci est d'accord, répond Agnès Buzyn. "Ça permet de lever un secret de famille qui est parfois lourd à porter", souligne-t-elle.
"On n'est pas forcément, quand on est donneur, dans le même état d'esprit quand on donne ses spermatozoïdes à 25 ans et quand, 20 ans plus tard, on est éventuellement sollicité à 45 ou 50 ans", note cependant la ministre, expliquant s'être inspirée du fonctionnement en place dans d'autres pays. "Ça n'ouvre évidement aucun droit particulier."