"Bien évidemment que la séquence des perquisitions a fait du mal", a reconnu Adrien Quatennens sur Europe 1, dimanche. Invité du Grand Rendez-vous, celui qui vient d'être nommé coordinateur de la France Insoumise (LFI) est revenu sur les accrochages qui ont émaillé les perquisitions menées au siège du mouvement en octobre, pour lesquels Jean-Luc Mélenchon doit comparaître devant la justice à la rentrée.
"Sur le fond, il y a trois fois rien"
En octobre dernier, les enquêteurs s'étaient rendus au domicile du chef de file de LFI et au siège parisien de la formation politique dans le cadre de deux enquêtes préliminaires portant sur des emplois fictifs d'assistants au Parlement européen et sur les comptes de campagne de la présidentielle 2017. Jean-Luc Mélenchon avait alors filmé et diffusé la scène en direct sur les réseaux sociaux, dénonçant une atteinte à "La République" et suscitant une vive polémique jusque dans les rangs de son parti.
Pour autant, Adrien Quatennens refuse de pointer le leader de LFI. "Ce serait tellement facile de considérer que le problème se résume à une personne", estime-t-il, qualifiant Jean-Luc Mélenchon de "point d'appui" du mouvement. "Il a été celui qui a pensé l'objet, qui l'a créé et qui a porté notre programme aux portes du pouvoir", rappelle le député, pour qui les perquisitions constituait "un piège qui nous a été tendu".
"J'attends avec impatience de voir comment la justice va traiter le fond de l'affaire. Parce que sur le fond, il y a trois fois rien", assure-t-il. "Tout cela est très politique. Nous subissons en particulier des attaques, et c'est bien normal. Parce qu'à 20% à une élection présidentielle, au cœur de l'Europe, dans un pays capitaliste, il y en a une paire qui ont eu la trouille."
"La France Insoumise entre dans une nouvelle période"
Outre cet épisode, Adrien Quatennens est revenu sur les départs de cadres du mouvement, qui se sont multipliés depuis le début de l'année, souvent accompagnés de critiques sur le fonctionnement démocratique interne."C'est toujours décevant quand quelqu'un s'en va. (...) Parmi eux, il y a beaucoup de militants qui font une critique constructive (..) Nous avons commencé à y répondre, si vous regardez le nouveau fonctionnement qui est proposé, qui est en cours de vote", répond le député, annonçant "une grosse refondation de l'organisation du mouvement".
"La France Insoumise entre dans une nouvelle période, peut-être une période qui doit penser davantage le temps long", conclut Adrien Quatennens. "Nous avions quelques faiblesses d'organisation, c'est vrai, parce que nous sommes un mouvement, pas un parti."