Près de deux semaines de polémique. Depuis que Gérald Darmanin a pris ses quartiers au ministère de l'Intérieur, le 6 juillet dernier, alors qu'il est visé par une plainte pour viol, le gouvernement fait face à de nombreuses manifestations et tribunes dénonçant ce choix. L'exécutif a beau faire bloc derrière le nouveau chef de fil de la place Beauvau, à l'instar d'Emmanuel Macron lors de son interview du 14-Juillet, de Jean Castex qui dénonce des "dérives inacceptables", ou plus récemment d'Éric Dupond-Moretti, l'affaire commence tout de même à inquiéter au sommet de l'État. D'autant qu'elle est en train d'empoisonner lentement mais sûrement les initiatives pour l'égalité hommes/femmes d'Emmanuel Macron.
"Un risque de feuilletonnage"
En interview, à l'Assemblée nationale, au Sénat... la question de la nomination de Gérald Darmanin revient inlassablement depuis 15 jours, au point que certains commencent à se demander si les accusations de viol à l'encontre du "premier flic de France" ne vont pas s'installer durablement dans le paysage. "Il y a un risque de feuilletonnage, il faut qu'Emmanuel Macron et Jean Castex arrêtent d'en parler", s'alarme ainsi au micro d'Europe 1 un conseiller.
Au-delà du droit, c'est la morale et la probité qui sont en question
La défense de l’exécutif semble d'ailleurs tomber à plat : quand Emmanuel Macron se pose le 14 juillet en "garant de la présomption d’innocence", entend-il qu'au-delà du droit, beaucoup interrogent la morale à la probité de l'ancien maire de Tourcoing ? Incrédule, un soutien du palais se demande même "comment le président a pu passer à côté de ça". Car cette polémique jette l’opprobre sur l'ensemble de l'action du gouvernement pour l'égalité hommes/femmes, pourtant érigée au rang de grande cause du quinquennat Macron. Alors un partisan tente de se rassurer : "Si les féministes savent bien se mobiliser, il faut voir si l'opinion suit [le choix Darmanin]."