Laurent Berger : «La première urgence» est d'«éviter» une victoire du RN, pas le nom du futur Premier ministre

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
  • Copié
avec AFP
Laurent Berger s'est exprimé ce lundi dans le quotidien "Le Monde" sur son éventuelle arrivée à Matignon en cas de victoire de Nouveau Front populaire. Dans les colonnes du quotidien, il a jugé que "la première urgence, c'est d'éviter le RN", pas de savoir qui ira à Matignon. 

"La première urgence, c'est d'éviter le RN", pas de savoir qui ira à Matignon, a jugé dans Le Monde lundi l'ex-secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, dont le nom avait été cité par Raphaël Glucksmann comme possible Premier ministre en cas de victoire de la gauche. "Le sujet, désormais, la première urgence, c'est d'éviter le RN. Cette formation n'apporte aucune réponse aux enjeux économiques, sociaux, écologiques et démocratiques auxquels nous sommes tous confrontés. Elle nous mène vers une impasse", a-t-il déclaré dans un entretien publié dans le quotidien, peu avant une interview sur France 2.

Pour Laurent Berger, Emmanuel Macron, par sa décision au soir des européennes, "a pris un risque ultime, celui de la dissolution de la démocratie" et "fait peser une menace sur ce qui fonde les valeurs de la République : l'égalité, la liberté, la fraternité". Et, aux législatives anticipées, "ce n'est pas le moment de donner les clés du pouvoir à ceux qui rêvent d'un monde d'hier qui n'a jamais existé, autour d'une vision identitaire rabougrie", a-t-il jugé, dépeignant le RN comme "la France de la peur", "pas la France des solutions et encore moins la France de la fraternité".

"Nous ne sommes pas dans une course de petits chevaux"

Prié de dire s'il était tenté par Matignon, lui dont Raphaël Glucksmann a cité le nom comme potentiel Premier ministre si la gauche l'emportait aux législatives, Laurent Berger a répliqué : "Je ne m'inscris pas dans le registre des tentations au regard de la situation très grave que nous vivons. Nous ne sommes pas dans une course de petits chevaux". À ses yeux, "l'urgence du moment, c'est qu'il n'y ait pas une Assemblée nationale dominée par le RN, le 7 juillet au soir". "Après, le nom de la personnalité qui ira à Matignon est le cadet de mes soucis, aujourd'hui", a-t-il glissé.

"En tout cas, c'est pas mon envie", a-t-il renchéri sur France 2, rappelant son "choix de (s)e retirer de la vie publique" pour "embrasser une carrière dans le privé", faire "un peu d'enseignement". Interrogé sur le scénario de Jean-Luc Mélenchon à Matignon, l'ex-secrétaire général de la CFDT a lâché sur la chaîne publique : "Ça ne peut pas être Jean-Luc Mélenchon. Il faut arrêter ces histoires-là. (...) Il essaie de tout dynamiter. Vous savez, il y aura des artisans du chaos partout. Ce qu'il faut, c'est de l'apaisement, de la réconciliation et la capacité à se parler et à passer des compromis".