C'est l'un des postes les plus sensibles de la République. Sauf énorme surprise de dernière minute, Laurent Nuñez devrait remplacer le préfet Didier Lallement à la tête de la préfecture de police de Paris. Ce secrétaire d’État, aux côtés de Christophe Castaner, était jusqu’à maintenant le coordonnateur des services de renseignement. Cela changera-t-il quelque chose à la doctrine passée ?
Un homme que l'on dit "plus humain"
La personnalité consensuelle de Laurent Nuñez se démarque nettement de celle, très clivante, de Didier Lallement. "Il est plus arrondi, plus humain, plus facile dans le rapport de force", explique un policier qui l'a beaucoup fréquenté. Laurent Nunez est un gros travailleur qui connaît par cœur les rouages policiers, en particulier ceux de la préfecture de police où il était directeur de cabinet lors de l'attaque à Charlie Hebdo en janvier 2015.
C'est donc une nouvelle ère qui s'ouvre dans cette institution marquée par trois années de turbulences, avec notamment l'épisode des gilets jaunes, les accusations de violences policières et un dernier fiasco en date, celui du Stade de France lors de la finale Liverpool-Real Madrid.
Le ton, l'incarnation du poste vont sans doute être très différents, mais les bases d'un maintien de l'ordre resserré, mis en place par le préfet Didier Lallement devrait perdurer. Le dossier sans doute le plus périlleux que Laurent Nuñez va trouver sur son bureau de l'île de la Cité est celui des Jeux olympiques. Il lui reste deux ans pour préparer cette fameuse cérémonie d'ouverture en plein air, mobile, et sur la Seine, que beaucoup d'observateurs disent aujourd'hui impossible à sécuriser en totalité.