Laurent Wauquiez s’imagine déjà comme le nouveau patron de la droite. Le candidat à la présidence des Républicains, annoncé comme le grand favori de cette élection, réfléchit à la mise en place d’un contre-gouvernement, une sorte de shadow cabinet pour rivaliser avec celui d’Emmanuel Macron, selon des informations d'Europe 1. Le président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes cherche ainsi à ce que l’opposition remonte sur le ring.
Une cellule de riposte. "Tu seras ministre", promettait Nicolas Sarkozy en campagne. "Tu seras ministre de mon shadow cabinet" nous dit aujourd’hui Laurent Wauquiez… "Voilà, nos ambitions reculent", plaisante désormais un ténor du parti. Ce contre-gouvernement serait composé d’une vingtaine de personnes. À chacun son portefeuille à partir de janvier 2018 : Guillaume Larrivé pressenti à la Justice, Annie Gennevard à l’Education et Éric Ciotti à l’Intérieur. Rien de très original, mais cela permettrait, selon l’équipe du candidat, d’incarner davantage l’opposition à travers une cellule riposte efficace, alors qu’aujourd’hui le parti compte pas moins d’une centaine de secrétaires nationaux, pour la plupart invisibles et inconnus.
Constituer une équipe de choc. "Ce n’est qu’une étiquette honorifique", ajoute un lieutenant de Laurent Wauquiez. "Il faut resserrer tout ça, en faire une équipe de choc […], le problème, c’est que ça suppose de choisir des personnalités, et donc d’en laisser de côté. Ce n’est pas acté", ajoute un autre fidèle. En effet, François Fillon avait eu le même projet, mais il n’avait jamais abouti. Pour l’instant, Laurent Wauquiez en parle à de nombreux élus en tête-à-tête, ce qui n'a pas manqué de donner des idées à certains. "Il faudrait mettre en face de Darmanin, aux Finances, un bon traître venu de la gauche", lance en riant un député du sud.