Le bilan européen de François Hollande en danger. Le Brexit est le sujet de politique étrangère qui mobilise en ce moment l’Élysée. Si les Britanniques se prononçaient en faveur d'une sortie de l'Europe le 23 juin, c'est la construction même de l'Union européenne qui serait remise en cause. François Hollande veut absolument éviter que cette décision historique entache son bilan.
Mobilisation générale contre un naufrage européen. Mercredi, le président a convoqué cinq de ses ministres à une réunion exceptionnelle consacrée à évaluer les risques d'une sortie du Royaume-Uni. Vendredi, François Hollande rencontrera à Rome les dirigeants sociaux-démocrates européens pour les mêmes raisons. L'objectif pour le chef de l'Etat est d'empêcher à tout prix un Brexit, ultime crise d’un naufrage européen qui se déroule depuis son élection en 2012.
L'Europe grignotée par l'extrême-droite. Crise de l’euro, crise grecque, crise ukrainienne, crise des migrants et peut être crise du Brexit. Depuis 2012, l'Europe recule. Un des symptômes les plus inquiétants est la montée des partis d'extrême-droite anti-européens en Autriche, en Hongrie, en Lettonie, en Pologne, mais aussi aux Pays-Bas et en Grèce. En France, la sortie des Anglais serait pour Marine Le Pen, la démonstration que notre pays peut lui aussi s’affranchir du joug de Bruxelles.
Un coup d’œil sur l'histoire. Le 22 septembre 1984, François Mitterrand prenait la main d’Helmut Kohl devant l’ossuaire de Douaumont, lors de la commémoration des morts de la Première Guerre mondiale. Cette image a non seulement marqué la réconciliation entre la France et Allemagne mais a aussi redonné un souffle puissant à la construction européenne. Ce moment historique a été le point de départ de l'Acte unique européen, qui, deux ans plus tard consacrera le principe d’une monnaie commune.
Un président en fin de règne. Samedi et dimanche, François Hollande et Angela Merkel commémoreront, eux aussi, la guerre 1914-1918, dans une grande initiative franco-allemande. Si l'évènement constitue une occasion idéale de relancer la machine européenne, il est très peu probables que les deux dirigeants y parviennent. Le président français et la chancelière allemande forment un couple de raison, froid, sans élan ni vision commune. Pacte de relance, union bancaire, négociations avec la Turquie… ils se sont affrontés sur tous les sujets.
Enfin François Hollande entame sa dernière année de mandat présidentiel. En matière de politique étrangère, la voix d’un chef d’État sur le départ ne pèse plus grand-chose.