Le centriste Franck Leroy nouveau président de la région Grand Est
Le centriste Franck Leroy, soutien d'Emmanuel Macron, a succédé vendredi à la présidence de la région Grand Est au LR Jean Rottner, démissionnaire à la fin décembre 2022. Le maire d'Epernay dans la Marne, a récolté 96 voix contre 34 pour l'autre candidat le membre du Rassemblement national Laurent Jacobelli.
Le centriste Franck Leroy, soutien d'Emmanuel Macron , a succédé vendredi à la présidence de la région Grand Est au LR Jean Rottner, démissionnaire fin décembre, s'affichant d'emblée comme un adversaire des "extrémismes" et des "dérives populistes". Franck Leroy, 60 ans depuis jeudi, qui a aussitôt annoncé qu'il quittait son poste de maire d'Epernay dans la Marne, qu'il occupait depuis 2000, a récolté 96 voix contre 34 pour l'autre candidat, le RN Laurent Jacobelli. Au total, 169 votants ont pris part au scrutin, qui a compté 38 bulletins nuls et un blanc.
Franck Leroy a assuré que son mandat serait celui du "changement dans la continuité", saluant au passage son prédécesseur, Jean Rottner : "la majorité régionale a un mandat. Ce mandat, il est issu des élections régionales du printemps 2021. Il sera respecté", a-t-il déclaré dans son discours après son élection, qui lui a valu une standing ovation de la part de la majorité.
"Sous surveillance"
Ce centriste était le premier vice-président de la région et occupait l'intérim depuis le départ de Jean Rottner, parti rejoindre le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités, une démission qui a suscité une pluie de critiques chez les élus régionaux. Porte-parole du RN et député de la Moselle, Laurent Jacobelli lui a présenté ses "félicitations républicaines" tout en le prévenant : "vous êtes un président sous surveillance". Franck Leroy s'affiche comme un opposant déterminé à l'extrême-droite, et se pose en défenseur du tissu économique régional. "Je combattrai avec force toutes les extrémismes et les dérives populistes qui fragilisent notre démocratie", a-t-il d'ailleurs lancé dans son discours après son élection.
Alors que la fusion au sein du Grand Est des anciennes régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne est régulièrement contestée, il refuse la proposition de loi rédigée par 10 députés de droite et du centre pour un retour à une région Alsace de plein exercice.
"Régression"
"L'immense majorité des acteurs, même en Alsace, considère que les enjeux sont ailleurs et que le périmètre de notre région n'est plus un sujet" et que le réduire "serait une régression", a-t-il ainsi déclaré vendredi. Âgé de 60 ans, il est marié et père de trois enfants. Diplômé en droit et de Sciences Po Paris, il a débuté sa carrière comme adjoint au directeur général des services de l'ancienne région Champagne-Ardenne. En 2000, il devient maire d'Epernay à la suite de Bernard Stasi, dont il était devenu l'adjoint. Membre d'Horizons, la formation de l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron, Edouard Philippe, il n'a pas renouvelé son adhésion pour "rassurer" certains élus de sa majorité.
Le 20 décembre dernier, Jean Rottner (LR) avait annoncé qu'il quittait la vie publique et se retirait de "l'ensemble de (ses) mandats" en raison "d'impératifs familiaux". Quelques jours après, il avait annoncé rejoindre le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités.
Cotée en Bourse, cette société se présente comme "un groupe de développement territorial", menant des projets immobiliers comme l'extension du stade Bauer à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avec la Banque des territoires, ou l'aménagement d'un nouveau quartier à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Ce recrutement a provoqué de vives réactions de la part des élus du conseil régional, certains pointant un risque de conflit d'intérêts, d'autres y voyant une atteinte à la ligne politique de la région et à la sincérité du scrutin régional de juin 2021.
La presse locale a également révélé que Jean Rottner occupait un poste de consultant d'octobre 2019 à mars 2022, pour un cabinet de chasseurs de tête dont la région Grand Est était également cliente. Une plainte contre X a été déposée auprès du parquet national financier (PNF) dans ce cadre par l'association AC!! Anti-corruption. Jean Rottner, 55 ans, ex-médecin urgentiste, avait succédé en 2017 à Philippe Richert, lui-même démissionnaire.