Depuis trois ans qu'il est installé à l'Elysée, François Hollande a choisi d'ouvrir le palais présidentiel aux médias afin qu'ils puissent décrire son fonctionnement de l'intérieur. Après une flopée d'articles, de reportages télévisés et de documentaires sur le sujet, voici… la BD. Le dessinateur Mathieu Sapin, qui avait déjà publié un album sur la campagne présidentielle de François Hollande, a pu passer près d'un an à l'Elysée. Dans sa BD Le Château (Dargaud), en librairie jeudi 7 mai, il croque les coulisses du palais.
Comment le dessinateur a-t-il eu l'autorisation de parcourir l'Elysée ? "J'ai fait quelques lettres, puis au bout d'un moment, je me suis rendu compte que c'était plus simple d'envoyer un texto au président", a raconté Mathieu Sapin dans l'émission Petit dimanche entre amis, sur Europe 1. "Il m'a répondu OK dans le quart d'heure".
Si l'album rappelle le fameux Quai d'Orsay, qui levait les voiles de manière humoristique sur les coulisses du ministère des Affaires étrangères à l'époque de Dominique de Villepin, la démarche est différente. Ici, les personnages sont appelés par leurs vrais noms et leurs dialogues sont rendus tels quels. On croise ainsi dans cet album François Hollande, bien sûr, mais aussi ses conseillers, ses gardes du corps ou encore les journalistes accrédités à l'Elysée. On explore aussi le "Château" en détails, des cuisines aux gardes du corps, du dojo souterrain aux dîners officiels.
Europe 1 vous propose quatre anecdotes peu connues sur l'Elysée, illustrées par des passages de l'album, reproduits avec l'aimable autorisation de l'éditeur.
• La mallette qui protège le président
Lorsque l'auteur discute avec l'un des gardes du corps du président de la République, il découvre comment fonctionne un engin que porte toujours l'un de ceux qui ne quittent pas le chef de l'Etat d'une semelle : la mallette en kevlar, cette matière capable d'arrêter les balles. Mais lorsqu'on lui demande si François Hollande est attentif aux instructions de sécurité, le garde du corps prend un air résigné : "non, en fait il en a rien à foutre".
• Des dîners d'Etat chronométrés
Dans les cuisines, situées au sous-sol de l'Elysée, les marmitons sont sous pression. Entrée, plat, fromage, dessert et café doivent défiler, mais pas au rythme d'un interminable dîner de mariage. "Ca dure une heure, précise un cuisinier. Et encore, c'était encore plus chronométré sous le précédent quinquennat, ajoute-t-il : "Nicolas Sarkozy, il voulait que ça aille encore plus vite. Il avait demandé 45 minutes".
• Le dojo en sous-sol
Les sous-sols de l'Elysée sont une véritable petite ville. On n'y trouve pas seulement l'abri atomique depuis lequel le président peut déclencher le feu nucléaire, mais aussi le service des fleuristes, les cuisines, les caves à vin, une salle de cinéma… et un dojo. Il a été aménagé en 2012 par le colonel en charge des gendarmes affectés à l'Elysée et "il sert notamment à l'entraînement des membres du service de sécurité", explique la BD.
• Les "off" avec les journalistes
Souvent, au cours de voyages présidentiels, François Hollande échange un moment avec les journalistes présents pour un "off". Une conversation à bâtons rompus dont les propos ne sont pas censés être retranscrits tels quels dans la presse. Mais parfois, c'est à l'Elysée que ces échanges ont lieu. Ainsi, le 15 juin 2014, après avoir regardé le match de Coupe du monde France-Honduras dans la salle des fêtes, le chef de l'Etat improvise un "off" avec la poignée de journalistes qui sont là. L'occasion impromptue de connaître le sentiment du président sur divers sujets d'actualité.