Le député européen Emmanuel Maurel a annoncé vendredi dans une interview au Monde sa décision de quitter le Parti socialiste (PS), en emmenant avec lui une partie substantielle de l'aile gauche du parti pour se rapprocher de La France insoumise.
"Je ne pars pas seul". "Je n'annonce pas un départ mais une scission. Aujourd'hui, je ne pars pas seul, mais avec de nombreux militants, des centaines de cadres et d'élus sur l'ensemble du territoire", affirme Emmanuel Maurel. Ce départ est tout sauf une surprise. Depuis plusieurs semaines, Emmanuel Maurel et ses proches en agitaient la menace. En septembre, "Nos Causes communes", le club créé par le courant de Emmanuel Maurel et le MRC (Mouvement républicain et citoyen), avait accueilli Jean-Luc Mélenchon lors d'une université d'été à Marseille.
"Préparer le Front populaire du 21ème siècle". Emmanuel Maurel rejoint-il La France insoumise ? "Je ne pose pas les choses comme ça. Il y a d'abord un choix, celui de la rupture (...) C'est aussi une volonté, celle de donner une maison à la gauche républicaine. Le travail commencé avec les amis du Mouvement républicain et citoyen y contribuera", affirme-t-il. "Notre objectif est de préparer le Front populaire du 21ème siècle", en reconnaissant à La France insoumise "une place de choix : celle que les électeurs lui ont donné", assure le député européen, qui militait au PS depuis 25 ans.
"Pas de sursaut" du côté de la France Insoumise. Emmanuel Maurel, qui devrait figurer sur les listes de La France insoumise pour les européennes, reproche notamment aux socialistes de ne pas avoir "tiré les leçons du quinquennat de François Hollande", et de s'aligner sur les positions d'une "social-démocratie européenne (qui) a failli". Il estime que la nouvelle direction du PS n'a pas su "incarne(r) le sursaut".
Désaccord du PS. Jeudi, la direction du PS a condamné par avance l'annonce de Emmanuel Maurel. "Nous avons tout fait pour essayer de maintenir les différentes sensibilités au sein du parti (...) Jamais la position du PS n'a été aussi claire sur les questions européennes. C'est incompréhensible", a regretté Pierre Jouvet, un proche du premier secrétaire Olivier Faure. L'ancien député Laurent Baumel, membre du courant d'Emmanuel Maurel, a aussi affiché son désaccord. "Le ralliement personnel à Jean-Luc Mélenchon ne me convient pas. Je préférerais qu'on mette en place des discussions politiques entre partis", a-t-il dit.