Le député de Haute-Garonne Sébastien Nadot, issu du Mouvement des progressistes, a été écarté du groupe LREM de l'Assemblée après avoir voté jeudi contre le projet de budget 2019, marquant la première exclusion d'un "marcheur", a-t-on appris auprès du groupe majoritaire. Le bureau du groupe, "convoqué ce soir en réunion extraordinaire sous la présidence de Gilles Le Gendre a décidé à l'unanimité des présents l'exclusion du groupe de Sébastien Nadot", selon un communiqué du groupe.
"On n'a pas été écouté". Sébastien Nadot, interrogé dans la foulée sur Europe 1, a dit regretter ne n'avoir "pas été suffisamment écouté". "On fait remonter depuis des semaines des problèmes du terrain, mais on n’a pas été suffisamment écouté. Il y a un problème de rapport entre l’exécutif et le législatif".
Le député, qui avait tenté de se présenter à la présidentielle pour le mouvement de l'ancien dirigeant communiste Robert Hue, a également estimé sa démarche "est constructive, et pas en opposition. On a un parlementarisme très faible, et le projet du gouvernement n’a pas été suffisamment amendé pour répondre à la situation", a critiqué Sébastien Nadot.
Pour LREM, "vote contre, pêché mortel". Le numéro un du PCF Fabien Roussel a salué sur Twitter la décision du député : "Explications claires, choix courageux". Un "marcheur" ex-socialiste, Yves Daniel, s'est par ailleurs abstenu. Le groupe LREM a, à plusieurs reprises, affiché comme règle : "abstention, péché véniel, vote contre, péché mortel".
Jean-Michel Clément (ancien PS) avait quitté LREM de lui-même après avoir voté contre le texte asile-immigration, une autre "marcheuse", Aina Kuric ayant elle pu rester au groupe, malgré un vote identique en nouvelle lecture de ce même texte.