C'est une mesure qui peut être appelée à perdurer en France. Le pass sanitaire pourrait être maintenu "jusqu'à l'été" 2022, a indiqué Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, mercredi après le conseil des ministres. Il a confirmé qu'un projet de loi en ce sens serait présenté le 13 octobre en conseil des ministres pour lutter contre le Covid-19.
"Se donner les moyens pour protéger les Français"
"Ce que nous voulons, ce que nous allons proposer au Parlement, c'est de maintenir pendant plusieurs mois encore, jusqu'à l'été, la possibilité d'y recourir", a-t-il indiqué à l'issue du conseil des ministres, alors que la possibilité légale de mise en place du pass arrive à échéance le 15 novembre. "Il faut se donner les moyens d'avoir la possibilité de recourir à des mesures, si c'est nécessaire, pour protéger les Français", a-t-il ajouté." Notre souhait, notre espoir, c'est que ce ne soit pas le cas", a-t-il insisté.
Le gouvernement, qui s'interrogeait ces dernières semaines sur l'opportunité de prolonger cet outil de seulement quelques semaines ou plutôt de quelques mois, a donc décidé "d'enjamber l'échéance de l'élection présidentielle" afin de permettre, en cas de rebond épidémique, de "remettre le pass sanitaire dans le cadre d'une campagne où le Parlement ne siège plus".
Des raisons d'être optimiste "grâce à la vaccination"
Le Parlement est en effet censé terminer ses travaux en séance publique fin février 2022, en raison de la campagne électorale, même s'il peut resiéger si nécessaire. "Notre souhait est toujours d'avoir le moins de contraintes pour les Français. L'enjeu pour nous n'est pas de dire que nous allons prolonger indéfiniment des contraintes" et "nous avons évidemment des raisons d'être optimistes grâce à la vaccination". "Mais les 18 mois qui se sont écoulés nous ont montré qu'il fallait toujours rester prudents et vigilants", a plaidé le porte-parole.
Un avant-projet de loi a été transmis au Conseil d'État qui va remettre un avis au gouvernement. Il va ensuite "y avoir une discussion parlementaire", a rappelé Gabriel Attal, balayant les critiques des oppositions accusant l'exécutif d'étouffer le débat. "Cela doit être le onzième texte de gestion de la crise sanitaire discuté au Parlement. Donc au contraire, on a non seulement souhaité le débat mais on l'a suscité avec ces textes de loi et c'est normal : on est en démocratie", a-t-il insisté.
Jeudi, le pass sanitaire doit être étendu aux 12-17 ans. Plus de 60.000 personnes ont à nouveau manifesté samedi en France contre le pass, onzième acte d'une mobilisation hebdomadaire, en baisse constante depuis plusieurs semaines.