La mobilisation contre la loi El Khomri était forte jeudi. Des dizaines de rassemblements ont eu lieu un peu partout en France, avec quelques débordements, notamment à Paris. Les transports ont été très perturbés, et de nouvelles mobilisations sont attendues dans les semaines à venir. Dans ce contexte le gouvernement ne tient pas à ouvrir de nouveaux fronts. C’est pourquoi il pourrait mettre la main au portefeuille pour soutenir les intermittents du spectacle qui menacent à leur tour de se mobiliser.
Douloureux souvenirs. Il n'est pas question de risquer d'avoir des blocages pendant la période des festivals d'été. En conséquence, l'exécutif pourrait donc mettre un peu d'argent sur la table. C'est du moins ce que l'on souffle dans l'entourage de François Hollande. À un peu plus d'un an de la présidentielle, personne ne veut revoir les scènes de 2014 avec des festivals bloqués par les intermittents, car aujourd'hui ce risque existe. Les syndicats et le patronat sont en train de discuter des conditions d'indemnisation au chômage des intermittents.
Des négociations houleuses. Mais la situation est très tendue ; le patronat et certains syndicats comme la CFDT sont tombés d'accord pour demander un nouvel effort aux intermittents. Une hypothèse que refusent d'envisager la CGT et FO qui menacent de se mobiliser. L'Etat, qui avait déjà sorti le carnet de chèque pour régler le conflit en 2014, pourrait donc prendre à sa charge, une fois de plus, une partie des économies demandées. On parle d'une petite centaine de millions d'euros par an. Une somme qui ne paraît pas énorme, mais qui représente néanmoins la moitié de l'effort demandé aux intermittents. Une initiative qui montre bien que du coté de l'Elysée on ne veut prendre aucun risque.