L'Etat va continuer à soutenir les "trains d'équilibre du territoire" (TET, Intercités et trains de nuit), a affirmé jeudi la ministre des Transports Elisabeth Borne. Et ce malgré les recommandations de la Cour des comptes, qui lui conseille de se désengager totalement de leur gestion.
"Pas que des approches comptables". "C'est un petit peu curieux, parce que la Cour des comptes nous dit 'ces trains coûtent de l'argent'. Eh bien oui, ces trains coûtent de l'argent, je vous le confirme, ce sont des trains d'aménagement du territoire", a relevé la ministre sur Sud Radio. "Je vous le dis franchement, on ne peut pas avoir que des approches comptables, il y a des enjeux d'aménagement. (…) J'assume parfaitement qu'on mette de l'argent de l'Etat pour soutenir ces trains", a-t-elle martelé. "Ces liaisons, elles sont très importantes", a insisté la ministre pour qui "il faut effectivement soutenir ces trains". "On va continuer à moderniser ces lignes", a-t-elle ajouté.
Certaines lignes conservées. Dans son rapport annuel publié mercredi, la Cour des comptes estime que l'État "paraît mal armé" pour gérer les TET qu'il a gardés. L'État a entrepris de confier certaines liaisons aux régions, et ne doit garder que les "lignes structurantes" Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), Paris-Clermont et Bordeaux-Toulouse-Marseille, les "lignes d'aménagement du territoire" Nantes-Lyon, Nantes-Bordeaux et Toulouse-Hendaye, ainsi que les trains de nuit Paris-Briançon et Paris-Rodez/La Tour-de-Carol/Cerbère.
Le gouvernement s'est lancé dans un vaste programme de renouvellement et de modernisation du matériel roulant. D'importants travaux sont en outre au programme sur certaines lignes, notamment sur Paris-Toulouse. Sur deux de ces axes, le gouvernement a entamé le processus d'ouverture à la concurrence de Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux, avec pour objectif de passer une convention avec un nouvel opérateur qui ferait rouler ses trains en 2022.