Le Medef a refusé lundi de modifier les règles régissant l'élection de son président, a annoncé l'organisation patronale, écartant de facto une candidature du patron de Michelin Jean-Dominique Sénard pour succéder à Pierre Gattaz.
Le Conseil exécutif, à l'issue d'un vote "à bulletin secret", "a décidé de ne procéder à aucune modification ou interprétation de ses statuts", en particulier sur la limite d'âge, a indiqué le mouvement patronal dans un communiqué. Les 45 membres de l'instance dirigeante ont par ailleurs "validé le calendrier" jusqu'alors prévu en fixant au 3 juillet 2018 l'élection du futur président, précise le communiqué. D'après le Medef, la date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au 3 mai. Les candidats seront auditionnés à l'occasion d'un Conseil exécutif exceptionnel le 22 mai, qui donnera son avis sur les candidats le 11 juin.
Jean-Dominique Sénard aura 65 ans le 7 mars prochain. Le vote du Conseil exécutif avait été proposé la semaine dernière par Pierre Gattaz, afin de mettre un terme aux débats qui agitent depuis plusieurs semaines l'organisation patronale sur les conditions de sa succession. Les statuts du mouvement, modifiés par Pierre Gattaz peu après son arrivée à la tête du premier syndicat patronal, stipulent que les candidats ne peuvent être âgés de plus de 65 ans le jour de l'élection. Cette règle empêche Jean-Dominique Sénard, jusqu'alors perçu comme l'un des favoris pour le poste, de se présenter: le patron du numéro deux mondial du pneumatique fêtera son 65 ème anniversaire le 7 mars, soit quatre mois avant la date du scrutin. "Je suis opposé à une modification ou à une interprétation des statuts. À quelques semaines d'une élection importante, ce serait inopportun et donnerait le sentiment d'une manipulation", avait prévenu Jean-Dominique Sénard fin novembre dans une interview au Figaro.
Des candidatures officialisées ces derniers jours. Lors de la dernière université d'été du Medef début septembre, le président de Michelin avait été ovationné, après un discours aux allures programmatiques où il avait notamment plaidé pour une "refondation du paritarisme de gestion". Plusieurs chefs d'entreprise ont officialisé ces derniers jours leur candidature à la tête du mouvement patronal, à l'image du patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes Patrick Martin ou de celui du Medef Hauts-de-France, Frédéric Motte. D'autres candidatures sont régulièrement évoquées, dont celles des vice-présidents de l'organisation, Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux, qui n'ont toutefois pas confirmé à ce stade qu'ils se présenteraient.