Le président du Medef Patrick Martin a souligné vendredi "la bonne relation" qu'entretient son mouvement avec le Premier ministre Gabriel Attal, au lendemain d'une rencontre à Matignon. Le Medef faisait partie des acteurs économiques reçus jeudi par Gabriel Attal pour préparer sa déclaration de politique générale du 30 janvier. "Je voudrais saluer son écoute", a indiqué Patrick Martin sur France Inter, soulignant la "bonne relation" de la première organisation patronale avec le Premier ministre, "notamment au titre de ses fonctions précédentes à l'Éducation nationale".
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Ils ont parlé "conjoncture, concurrence internationale qui se durcit terriblement, importance du dialogue social, de l'Europe que nous voulons plus combative et réaliste". Patrick Martin semble confiant sur le chantier gouvernemental de simplification des normes, "lancé à de nombreuses reprises sans résultat" dans le passé : "Je crois que cette fois-ci est la bonne" a-t-il dit. Il a réclamé "des mesures d'impact" avant d'édicter une nouvelle norme.
Prudence sur le "congé de naissance"
Il a jugé par ailleurs, comme beaucoup d'économistes, "quasiment impossible" à atteindre la prévision gouvernementale de 1,4% de croissance du produit intérieur brut (PIB) cette année, redoutant que les 12 milliards d'euros d'économies que le gouvernement veut chercher en 2025 pour ramener la France sous les 3% de déficit public en 2027, deviennent plutôt "20 milliards".
Ces économies doivent être cherchées selon lui, non pas chez les entreprises car on a "besoin d'investissement privé", mais du côté de "la sphère publique, État, collectivités locales". Patrick Martin a anticipé pour 2024 "un gain net de pouvoir d'achat en moyenne pour les salariés du privé". Il est resté prudent sur le "congé de naissance" annoncé par le président de la République Emmanuel Macron mardi : il faut savoir "qui paiera et comment faire en sorte que ça ne perturbe pas le fonctionnement, en particulier des PME".
Patrick Martin a souligné que "l'accord signé sur l'Unedic ne prévoit pas" l'alignement de la durée d'indemnisation des seniors sur celle des autres chômeurs, envisagée par le gouvernement. Mais "dans l'objectif du plein emploi et d'un équilibre durable de nos régimes sociaux il faut s'interroger sur ces sujets-là". "On a besoin de main d'œuvre immigrée", a-t-il réitéré, notamment pour pourvoir "des centaines de milliers d'emplois" d'aide à la personne.
Patrick Martin a dit enfin avoir "un pronostic positif" sur l'intelligence artificielle, "qui sera un élément de réponse aux sujets de la démographie et des tensions sur les recrutements".