"Il faut la faire" : le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réaffirmé clairement mercredi son soutien à une réforme des retraites et invité le gouvernement à engager des concertations dès l'automne. "Il faut faire la réforme de l'assurance chômage", qui sera abordée dans la matinée en Conseil des ministres, a-t-il soutenu sur France 2. "Dès qu'elle aura été terminée, c'est-à-dire à l'automne, il faudra engager les concertations sur la retraite", a insisté le dirigeant de la première organisation patronale sur France 2.
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"La quantité de travail", seul moyen de financer les protections sociales
"On est un pays qui a des protections sociales fortes, qui doit investir dans l'école, l'armée, la santé... La seule manière de financer (ces investissements), c'est la quantité de travail", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, qui "assume" un "gros désaccord" avec les syndicats, opposés à la réforme des retraites. Si le Mouvement des entreprises de France (Medef) défend de longue date une réforme des retraites, le calendrier de sa mise en œuvre est moins évident. Geoffroy Roux de Bézieux avait lui-même jugé fin août qu'un tel chantier n'était "pas ce qu'il faut faire le 1er septembre".
Au gouvernement, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire répète régulièrement sa volonté de faire entrer la réforme en vigueur à l'été 2023 mais le sujet était absent du séminaire gouvernemental de rentrée la semaine dernière. Pour autant, "nous souhaitons avancer" a assuré début septembre la Première ministre Élisabeth Borne. "Il est impossible de ne pas traiter la question des retraites" et "je pense que le gouvernement a l'intention d'assumer cette responsabilité suffisamment rapidement pour que ce soit efficace", a abondé mercredi sur LCI le haut-commissaire au Plan François Bayrou.
Un des "éléments clés de la trajectoire" de la France
"La réforme des retraites sera un des éléments du débat du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)", a indiqué pour sa part sur France Inter le président du Sénat Gérard Larcher, qui a rappelé la proposition de LR : "passer progressivement de 62 à 64 ans, 43 années de cotisations à partir de la génération 1966". "C'est un des éléments clés de la trajectoire que la France a proposé à l'Europe pour retrouver les équilibres financiers, il est temps de dire la vérité aux Français", a-t-il ajouté. Le gouvernement a mis sur la table dès 2019 un premier projet de réforme, qui avait engendré des grèves massives et une paralysie des transports en commun. Après deux années marquées par la pandémie de Covid-19, le sujet est revenu dans l'actualité à la faveur de la campagne présidentielle.
En dehors des retraites, Geoffroy Roux de Bézieux a jugé "pas impossible" l'objectif gouvernemental de réduction de 10% en deux ans de la consommation énergétique des entreprises. Le secteur de "la chimie a déjà baissé sa consommation depuis le début de l'année de 8%", a-t-il avancé. Le patron du Medef s'est montré beaucoup plus réservé sur les vertus du télétravail en matière de sobriété énergétique. "Je ne crois pas que le télétravail permette d'économiser, contrairement à ce qu'on croit", a-t-il affirmé. "Les bilans énergétiques complets du télétravail ne sont pas du tout évidents."