Le ministre délégué aux Transports, François Durovray, prépare les acteurs du transport public à un budget serré

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"On va avoir de vraies difficultés dans les prochaines semaines, y compris dans mon ministère, liées au mur de la dette", a prévenu jeudi le ministre délégué aux Transports, François Durovray, devant les acteurs du transport public dans le cadre de la European mobility expo organisée à Strasbourg. 

Jeudi, François Durovray, ministre délégué aux Transports, a lancé une alerte devant les acteurs du secteur : la situation financière actuelle des transports publics risque de devenir critique dans les semaines à venir en raison de la dette croissante. Ce constat a été partagé lors de l'European Mobility Expo à Strasbourg, où François Durovray a échangé avec Marie-Ange Debon, présidente de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTPF), et Louis Nègre, président du Groupement des autorités responsables de transport (Gart).

L'urgence d'une solution financière

"On va avoir de vraies difficultés dans les prochaines semaines, y compris dans mon ministère, liées au mur de la dette", a prévenu jeudi le ministre délégué aux Transports, François Durovray, devant les acteurs du transport public. "Nous avons ensemble à trouver des solutions rapides, dans les mois qui viennent et pas dans l'année qui vient" pour développer les transports dans les territoires, a indiqué le ministre lors d'un échange avec la patronne de l'Union des transports publics et ferroviaires, Marie-Ange Debon, et le président du Gart (Groupement des autorités responsables de transport), Louis Nègre, dans le cadre de la European mobility expo organisée à Strasbourg.

Le secteur du transport public fait face à la nécessité de financer des projets de transition écologique tout en répondant à une demande croissante de services, une équation difficile à résoudre sans soutien financier important.

L'UTPF a alors proposé une solution : réorienter 250 millions d'euros (sur deux milliards) des crédits carbone (ETS), actuellement payés par les secteurs du transport aérien et routier, vers les transports publics. Ce financement est jugé indispensable pour permettre au secteur d'investir massivement dans l'amélioration de l'offre et dans la transition écologique. 

 

Certificats d'économie d'énergie : une alternative envisagée

En réponse à cette demande, François Durovray a évoqué la possibilité de recourir aux certificats d'économie d'énergie (CEE), un dispositif qui impose aux fournisseurs d'énergie de financer des actions visant à réduire la consommation d'énergie. Bien que ce mécanisme soit principalement utilisé pour la rénovation des bâtiments, il pourrait également servir à financer des initiatives de réduction de la consommation dans le secteur des transports.

En d'autres termes, si aide il y a, c'est pour plus de transport et non pour offrir un service moins cher, voire gratuit. Le ministre a insisté sur le "mur d'investissement" qui se profile pour les transports publics, avec le verdissement des flottes de bus par exemple.

Projets de mobilité en attente de financement

Lors de la discussion, François Durovray a également abordé le projet phare du second mandat d'Emmanuel Macron : les services express régionaux métropolitains (Serm). Ce projet, conçu pour améliorer la mobilité dans les métropoles régionales, reste en suspens faute de financement. Bien que 24 projets de Serm aient été labellisés par le ministère des Transports, les collectivités locales attendent toujours de savoir comment ces initiatives seront financées.

Le ministre a évoqué la possibilité d'organiser une conférence de financement cet hiver, bien que celle-ci devait initialement avoir lieu avant le 30 juin. Par ailleurs, il a reconnu que la mise en œuvre du plan à 100 milliards d'euros pour le ferroviaire, promis par la Première ministre Elisabeth Borne en février 2023, reste incertaine. "Ca reste la feuille de route mais si on veut qu'il se déroule, il faut construire un modèle de financement", a-t-il admis.