Le pape à Lesbos : "C'est une interpellation pour l'ensemble de la classe politique", pour Sarnez

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C. Bl , modifié à
Le pape est avec les migrants de Lesbos samedi, une visite politique nécessaire pour Marielle de Sarnez, invitée d'Europe 1, qui s'est aussi rendue sur l'île. 
INTERVIEW

Comme le pape ce samedi, Marielle de Sarnez est allée en janvier à la rencontre des migrants de l'île de Lesbos. Ils sont plusieurs milliers à être arrivés sur l'île et vivent désormais dans la crainte d'être expulsés vers la Turquie depuis la signature d'un accord entre l'Union européenne et Ankara. Le pape François vient samedi délivrer un message de solidarité, mais pour la députée européenne, vice-présidente du Modem, sa visite a une résonance politique. "Il est tout à fait dans sa mission de lancer un cri d'alarme, de solidarité. C'est une mission humanitaire mais qui a des conséquences politiques. Au fond, c'est une interpellation pour l'ensemble de la classe politique". 

Manque d'anticipation de l'Europe. A Lesbos, Marielle de Sarnez a été marquée par les habitants et leur "capacité d'accueil humainement formidable" où malgré l'afflux de migrants "il n'y a eu aucune violence". La situation de Lesbos est, pour elle, symptomatique du "manque d'anticipation absolument total des responsables européens" dans la gestion de la crise migratoire. "Ça fait cinq années qu'on a la guerre en Syrie. Cette situation ne date pas d'hier", rappelle-t-elle.

Pour une harmonisation du droit d'asile. L'appel d'Angela Merkel à accueillir les migrants a aussi été mal anticipé. "On est passé d'une Europe fermée à une Europe ultra ouverte, mais ça n'a pas été géré, ça n'a pas été organisé. On s'est trouvé dans des situations extrêmement difficiles pour les réfugiés et pour l'Europe", regrette l'eurodéputée. Marielle de Sarnez plaide pour une harmonisation du droit d'asile en Europe. "Il ne faut pas déléguer le droit d'asile à la Turquie. Il ne faut pas non plus déléguer le contrôle de nos propres frontières à la Turquie. C'est aux Européens d'assurer leur propre sécurité".