Les gauches sont-elles réconciliables ? "On a bien travaillé", a confirmé le député de La France insoumise Alexis Corbière sur Europe 1, après l'annonce du Parti socialiste d'un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon en vue des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. "Le travail n'est pas fini", a-t-il tempéré au micro de Dimitri Pavlenko, mais "c'est une discussion sérieuse" : "Le Parti socialiste a répondu aux points de programme qui pour nous étaient importants pour engager une discussion politique."
"Chaque force aura un groupe parlementaire"
Et de préciser qu'il s'agit "de créer une dynamique politique dans laquelle chacune des forces est respectée et se retrouve" : "Nous prenons l'engagement que chaque force aura un groupe parlementaire." Le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon a détaillé la volonté de "créer une architecture un peu nouvelle avec un intergroupe dans lequel ces groupes puissent discuter", si la gauche est majoritaire à l'Assemblée nationale à l'issue des législatives.
La France insoumise veut même aller plus loin avec "un nouveau cadre politique", sous la coupole de l'Union populaire, "soit la possibilité d'avoir des lieux de débat et de régulation politiques qui ne sont pas uniquement des rapports de force brutaux" tels que cela a pu être le cas "par le passé", a-t-il encore exprimé.
Retraite à 60 ans, Smic à 1.400 euros, rétablissement de l'ISF au programme
Une gauche plurielle ? Au contraire, selon le député de Seine-Saint-Denis. "La gauche plurielle, souvent, était quelque chose d'hégémonique, avec un PS qui satellisait les gens et leur donnait quelques miettes. C'était un parti tout seul qui décidait. Là, ce n'est pas le cas", a-t-il assuré.
Alexis Corbière est également revenu sur le contenu du document de travail rendu public vendredi matin par le Parti socialiste. "Ils sont d'accord avec nous pour avancer vers la retraite à 60 ans. C'est formidable pour les gens !", s'est-il enthousiasmé. "Le Parti socialiste nous dit : 'Ensemble, on peut faire un Smic à 1.400 euros' Bravo !" Selon le communiqué, l'ancien parti présidentiel s'engage aussi à "travailler au rétablissement de l'ISF, à une fiscalité plus juste, à aller vers une sixième République", a énuméré le député LFI.
Le PS annonce par ailleurs vouloir "être vis-à-vis de l'Union européenne en capacité de non-application, parfois, sur certains traités", ce que La France insoumise "appelle de la désobéissance" : "Tout ça montre qu'il y a une volonté politique d'avancer", pour Alexis Corbière.
L'Europe, l'ultime point de friction ?
Des points de divergence subsistent, a encore précisé le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. "Je ne suis pas en train de dire que tout ça est totalement achevé. C'est une discussion sérieuse, il faut vérifier des points. Mais je trouve noble qu'on commence d'abord par le débat politique entre nous."
Un des points de désaccord pourrait d'ailleurs se situer sur la question européenne. Dans son communiqué, le PS assure qu'il refusera "de mettre en danger la construction européenne ou de laisser s'installer une fracture entre la France et l'UE", une phrase qui semble en contradiction avec la volonté de désobéissance prônée par la France insoumise. "C'est une tension, ça s'appelle faire de la politique. Je me félicite que tout ça puisse avoir lieu, grâce aux résultats sortis des urnes et à notre volonté politique", a-t-il éludé.