François Hollande l'a confirmé dimanche : le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu sera "engagé dès 2016 pour être pleinement appliqué en 2018". Une réforme que l'exécutif semble donc déterminé à mener à bien, mais qui, en réalité, inquiète au sein même du gouvernement.
Une opinion publique chatouilleuse. C’est la façon dont les Français vont percevoir cette réforme qui est une source de préoccupations. "Il va falloir marteler que ce n’est pas une autre manière de calculer l’impôt", confie un poids lourd du gouvernement, conscient que les Français sont devenus très chatouilleux sur le sujet de la fiscalité.
"C’est une erreur de se lancer dans cette réforme", ose même un autre membre du gouvernement, qui craint "l’incompréhension". A Bercy, on explique qu'il faut en urgence rappeler que l'objectif du gouvernement reste avant tout de baisser les impôts.
L'aile gauche du PS veut aller plus loin. L’autre sujet d’inquiétude, c’est l’usage qu’une partie du Parti socialiste veut faire de cette réforme, en poussant l’idée d’une fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG. Cette réforme, qui a notamment les faveurs des "frondeurs", ferait automatiquement augmenter les impôts des classes moyennes. La volonté du gouvernement sur ce sujet sera de tuer le débat au plus vite.
Hollande veut montrer qu'il réforme. Sur la forme, l'échéance fixée est elle aussi source d'interrogations. Car tout peut changer d'ici à 2018, y compris le nom du locataire de l'Elysée… En réalité, en lançant ce chantier, François Hollande veut surtout démontrer qu’il continue à réformer. Et qu’il n’est pas simplement en campagne pour sa réélection.