L'ex-président socialiste François Hollande a estimé lundi que "le problème" de la gauche est qu'elle "ne propose rien", exhortant le PS à définir d'abord "un programme" autour duquel construire l'union pour l'élection présidentielle au lieu de rester dans la "gesticulation".
"Elle ne se met d'accord sur rien"
"La gauche ne propose rien, c'est ça le problème. Elle est toujours en train de rechercher je ne sais quelle union, de provoquer je ne sais quelle réunion, d'assurer qu'elle va se mettre d'accord alors qu'en fait elle ne se met d'accord sur rien", a-t-il critiqué sur France Inter. L'ancien chef d'Etat s'exprimait quarante ans jour pour jour après la victoire de François Mitterrand en 1981 et trois semaines après une réunion des responsables de gauche et écologistes en vue de la présidentielle.
Les responsables de la gauche ont à son issue convenu de se retrouver fin mai pour parler du programme, mais tous ne partagent pas l'urgence d'une candidature commune pour 2022. "Ce que je propose", a fait valoir M. Hollande, c'est qu'"une force socialiste (…) fasse un projet, un programme, et l'ouvre à la discussion, avec des partenaires, avec les Français", car "le premier acte de la politique, c'est des idées, (…), de la proposition, pas simplement de la gesticulation, de la combinaison, des arrangements, des tables rondes".
Donc "le premier acte c'est faire un projet, le second proposer la discussion, le troisième avoir une force politique qui au premier tour fasse le score le plus élevé, et enfin faire l'union".
Mélenchon "sur une ligne où il ne peut pas accéder au deuxième tour"
Interrogé par ailleurs pour savoir pour qui il voterait en cas de second tour Macron/Mélenchon, il a seulement souligné qu'"Emmanuel Macron a plus de chances d'être au second tour que Jean-Luc Mélenchon", car le "problème" du leader de La France insoumise est qu'il "n'est pas dans une démarche d'union et ne le sera pas". Son projet "ne peut pas être celui d'un candidat crédible qui peut devenir président de la République". Il est "sur une ligne où il ne peut pas accéder au deuxième tour, et quand bien même il y accéderait, il ne peut pas être élu, même face à Marine Le Pen", a estimé François Hollande.
Sur France 2, le patron du PS Olivier Faure a souligné qu'il "aurai(t) aimé que tous ces gens qui font des leçons soient aussi là pour aider le Parti socialiste", en soulignant que le PS "était à 6%" quand il en est devenu le premier secrétaire.