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Arthur de Laborde / Crédits photo : MAXIME GRUSS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une Commission mixte paritaire réunissant sept députés et sept sénateurs doit décider lundi du sort du projet de loi immigration. Si les tractations vont bon train depuis mercredi entre la droite et le gouvernement, des forts points de tensions subsistent et laissent présager un échec pour le gouvernement.

La course d'obstacle continue : une commission mixte paritaire (CMP) réunissant députés et sénateurs doit décider lundi du sort du projet de loi immigration, pour l'enterrer ou parvenir à une version de compromis normalement soumise au vote des deux chambres mardi. Après l'adoption surprise d'une motion de rejet le 11 décembre, qui a mis fin aux débats dans l'hémicycle de l'Assemblée, le gouvernement a décidé de confier à cette instance le soin de tenter de parvenir à un texte qui contente à la fois LR et la majorité.

Des points de tensions

Sur le fond, le compromis semble introuvable entre la Première ministre et les principaux responsables du LR. Malgré une nouvelle réunion tenue ce dimanche soir à Matignon, la troisième en une semaine, la droite attend toujours des engagements fermes. Sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a bien tenté d'afficher sa sérénité : "Ça ne sera pas le texte parfait pour Les Républicains ou pour le gouvernement, mais ce sera un texte essentiel et c'est ça qui compte".

Mais à ce stade, on ne peut pas parler d'un accord, a résumé le patron des LR, Eric Ciotti, à l'issue d'une ultime réunion à Matignon, ce qu'a confirmé le locataire de la place Beauvau tout en ajoutant que les deux parties n'ont "jamais été aussi proches d'en trouver un". Néanmoins, les négociations bloquent toujours, notamment sur la régularisation des clandestins dans les métiers en tension, explique un négociateur. Il y a aussi une série de points qui restent à préciser sur l'éloignement et l'expulsion des clandestins, la déchéance de nationalité, le droit du sol des mineurs qui ont commis un crime ou encore les prestations sociales différenciées entre les migrants qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas.

Un texte loin d'être adopté en cas d'accord

Dans la matinée, les députés Renaissance ont acté un certain nombre de concessions faites aux Républicains qui, dans tous les cas, auront le dernier mot ce lundi soir. Si la CMP devait se conclure par un échec, Emmanuel Macron a fait savoir qu'il retirerait le projet de loi. Il s'agirait alors d'un tournant pour son quinquennat qui devrait, a minima, déboucher sur un remaniement. Si un accord est trouvé, le texte sera soumis aux députés et sénateurs et son adoption restera très incertaine.

La majorité fera-t-elle bloc pour voter un texte écrit en grande partie par la droite ? Loin d'être acquis. La frustration est d'ailleurs palpable dans l'aile gauche de la macronie, confie l'un de ses représentants, qui estime qu'au moins 15 frondeurs feront le choix de ne pas soutenir le texte. L'exécutif n'a pas non plus la certitude que tous les LR se prononceront en faveur du texte. Un éventuel vote serait donc très risqué pour le gouvernement.