Le RN, exclu des concertations, se pose en seule véritable opposition
Emmanuel Macron a annoncé mardi aux chefs des partis politiques réunis à l'Élysée vouloir nommer "dans les 48 heures" un nouveau Premier ministre. Mais avant de prendre sa décision, le chef de l'État a multiplié les consultations, excluant La France insoumise et le Rassemblement national.
Un nouveau Premier ministre d'ici jeudi ? Avant de prendre sa décision, Emmanuel Macron a multiplié les consultations des partis, des communistes aux Républicains, excluant La France insoumise et le Rassemblement national. Les troupes de Marine Le Pen ne semblent cependant pas en prendre ombrage. Pour le RN, c'est la preuve qu'il est le seul parti d'opposition.
"De ce mépris, je fais mon miel." Voilà la formule choisie par Marine Le Pen mardi au sujet de son absence à la table des négociations à l'Élysée.
Le RN joue la carte de "l'anti-système"
Cette exclusion fait en réalité le jeu du Rassemblement national qui veut y voir le signe de sa singularité au sein de la classe politique française. La patronne du RN en profitait même mardi à l'Assemblée pour mettre en avant cette image d'un parti à contre-courant, détaché des ambitions personnelles et des conflits internes.
"Être reçu à l'Élysée, pour faire quoi ? Il s'agit de se partager les postes. Et toi, quels ministères ? Et toi ? La réponse est non ! Il nous donne en quelque sorte la médaille de l'opposition. Je l'en remercie en ne nous invitant pas", a déclaré Marine Le Pen qui joue ainsi la carte de "l'anti-système" tout en se disant ouverte au dialogue et prête à négocier avec le nouveau Premier ministre, pour établir un budget plus juste que celui proposé par Michel Barnier.
Une déclaration qui sonne comme un avertissement au chef de l'État. Les lignes rouges du parti à la flamme resteront les mêmes et la menace d'une nouvelle censure est déjà bien présente.