C'est une petite phrase qui n'est pas passée inaperçue. Lors d'une interview sur Radio J, la Première ministre Élisabeth Borne n'a pas hésité à qualifier le Rassemblement national "d'héritier de Pétain". Une qualification qui a provoqué l'ire des membres du parti de Marine Le Pen, mais également un recadrage de la part du président de la République.
Lutter contre le ressentiment
Lors d'un Conseil des ministres, Emmanuel Macron aurait souligné qu'il fallait "décrédibiliser" le RN "par le fond et les incohérences", plutôt que par des "mots des années 90 qui ne fonctionnent plus", relate Le Parisien. Invité ce mardi matin au micro d'Europe 1, le secrétaire général de la CFDT n'hésite pas à soutenir la Première ministre : "Je suis d'accord avec ce que dit Élisabeth Borne", assure-t-il au micro de Sonia Mabrouk.
"Ce parti politique est héritier de Pétain et je suis complètement convaincue qu'il faut lutter contre la montée de ce parti en agissant sur les causes sociales qui sont le ressentiment et le sentiment de relégation d'une partie de la population", poursuit-il.
La CFDT, un remède au RN ?
Malgré sa prise de position, Laurent Berger ne nie pas la montée du Rassemblement national en France, notamment dans les zones dites "périphériques" et dans les zones rurales françaises. Le RN progresse "tout simplement parce qu'on ne répond pas aux préoccupations sociales et que ça donne le sentiment qu'il n'y a pas de perspectives", assure-t-il.
Mais, "à chaque fois qu'il y a de la présence syndicaliste CFDT, le rassemblement national est moins fort", juge le secrétaire national du syndicat. Preuve en est, l'augmentation du nombre d'adhérents, poursuit Laurent Berger. "Aujourd'hui, on a à peu près sans doute autour de 650.000 adhérents. On en avait environ 612.000 en 2022. Donc, on augmente et à chaque fois on le fait en étant très fermes sur nos valeurs, nos ambitions et nos pratiques", conclut-il.