Le RN pousse pour un débat sur la planification énergétique, et fait planer la censure
Ayant déjà fondé une partie de son argumentaire contre Michel Barnier sur les tarifs de l'électricité, le Rassemblement national a présenté mardi un texte pour réclamer un débat au Parlement sur la planification énergétique du pays. Avec la menace d'une censure dans le cas contraire.
Le Rassemblement national a présenté mardi un texte pour réclamer un débat au Parlement sur la planification énergétique de la France, promettant en cas de passage du gouvernement par décret un recours juridique, faisant ouvertement planer la menace d'une censure.
"Une véritable honte" pour Marine Le Pen
"Si vous ne consultez pas le Parlement nous aussi nous allons vous rendre un hommage à la Luc Rémont, en vous renvoyant", a lancé aux Questions au gouvernement le député RN Jean-Philippe Tanguy, en référence à la non-reconduction du patron d'EDF.
Dans son viseur : la piste envisagée par le gouvernement de François Bayrou de faire passer par décret, potentiellement début avril, la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE 3), qui fixe des objectifs en matière de production et de consommation sur dix ans (2025-2035).
"Une véritable honte", a tancé mardi Marine Le Pen, appelant à soumettre au Parlement un texte qui "prévoit 100 milliards de dépenses pour les énergies intermittentes, dont 37 milliards uniquement pour le raccordement des éoliennes en mer". Jean-Philippe Tanguy a abondé en conférence de presse, appelant à "l'application de la loi énergie et climat de 2019", qui dispose qu'une "loi détermine" tous les cinq ans "les objectifs et (...) priorités d'action de la politique énergétique nationale".
"La motion de censure, Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront"
La trajectoire présentée dans le projet de PPE 3 prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation de 58% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035. Dans le même temps, l'électricité augmentera de 27% à 34% puis 39%.
Pour faire pression sur l'exécutif, et sur la droite à l'Assemblée, le RN a décidé de déposer à l'identique une proposition de loi sénatoriale LR, adoptée à la chambre haute à l'automne 2024, qui dessinait une feuille de route énergétique. S'ils ne partagent pas les choix des sénateurs, les députés RN espèrent s'en servir pour ouvrir les débats à l'Assemblée, sur une semaine dédiée aux textes parlementaires, ou sur du temps gouvernemental.
De quoi fonder le dépôt d'une motion de censure si le gouvernement ne passe pas devant le Parlement ? "Le recours (juridique) est certain. La motion de censure, Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront", a précisé Jean-Philippe Tanguy, alors que le RN avait déjà fondé une partie de son argumentaire contre Michel Barnier sur les tarifs de l'électricité.