Le 15 mars dernier, pour le premier tour des municipales, seuls 44,66 % des électeurs s’étaient déplacés aux urnes. Un taux de participation très faible - en baisse de près de 20 points par rapport au 2014 - qui s’explique grandement par l’épidémie de coronavirus. Certains électeurs ont en effet préféré ne pas se rendre aux urnes pour éviter tout risque de contamination. Le problème risque d’être le même le 28 juin prochain, pour le second tour de scrutin. Alors le sénateur socialiste Eric Kerrouche propose, via une proposition de loi, de permettre aux électeurs de voter… par voie postale.
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"C’est vraiment la seule façon pour être certain qu’ils participent plus qu’ils ne l’ont fait le 15 mars. C’est effectivement une bonne solution", a plaidé celui qui est aussi chercheur au Cevipof mardi sur Europe 1.
"Il y a un vrai problème de peur"
Car Eric Kerrouche le souligne : le vote du premier tour a été biaisé par la peur du Covid-19. "Il y a pas mal d’enquêtes électorales qui ont été menées, et ce qu’on voir c’est que l’abstention, globalement, a été importante, et qu’elle a crû en fonction de l’âge des votants", a expliqué l’élu. "Il y a un vrai problème de doute, de peur par rapport à la possibilité d’attraper le Covid en se déplaçant dans le bureau de vote. Et donc ça peut avoir un impact, et ça en a déjà eu un sur les municipales."
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Reste la logistique. Organiser un vote postal en moins de cinq semaines relève de la gageure. "Ça existe encore pour le vote aux élections prudhommales, pour le vote pour les députés de l’étranger. C’est utilisé dans de nombreux pays dans le monde", nuance le sénateur socialiste. "En Allemagne, le Land de Bavière a mis en place le vote postal très, très rapidement, en plein de mois de mars également, en le rendant obligatoire. Et on a vu au contraire de ce qu’il s’est passé chez nous, une progression de la participation. Donc ça peut aller relativement vite."