1:44
  • Copié
Alexandre Chauveau // Crédit photo : Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
À 10 jours du premier tour, les sondeurs anticipent une participation record, comprise entre 60 et 70%. L’enjeu du scrutin semble particulièrement mobiliser les électeurs. Près de 720.000 procurations ont ainsi été établies, contre 42% en 2022. Mais sait-on à qui pourrait profiter ce retour aux urnes ?

Le parti de Jordan Bardella, et ses alliés, toujours en tête des intentions de vote, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Europe 1, CNews et Le Journal du Dimanche, suivi par le Front populaire à 27 % et la majorité présidentielle à 20 %. La participation, elle, devrait aussi être en nette hausse par rapport aux législatives précédentes, entre 60 et 70 % de participation annoncée par les différents instituts de sondage, contre 42 % aux législatives il y a deux ans. À qui pourrait profiter le retour des électeurs aux urnes ? Europe 1 fait le point.

Un réservoir de voix chez les abstentionnistes

Et la hausse de la participation, chacun y voit le signe de la mobilisation de son électorat. Le Rassemblement national espère ainsi qu'elle amplifiera sa victoire aux européennes. L'exécutif attend de son côté un sursaut de ses électeurs face à la montée du RN et du Nouveau Front populaire. Quant à l'alliance des gauches, elle table sur un barrage face à la vague Bardella. Pour Benjamin Morel, maître de conférences en sciences politiques, l'engouement des électeurs devrait plutôt profiter au Rassemblement national qui disposerait d'un réservoir de voix plus important chez les abstentionnistes.

"Il y a notamment des réserves dans les classes populaires. Donc c'est le principal réservoir pour le RN et c'est un électorat assez uniformément réparti sur le territoire, ce qui est un avantage pour gagner des circonscriptions. La gauche a également de grosses réserves, particulièrement la France insoumise. Mais le problème, c'est que ce sont des réserves qui sont très concentrées géographiquement, notamment dans les banlieues, ce qui ne permet pas vraiment de gagner de nouvelles circonscriptions", explique Benjamin Morel.

Le maître de conférence ajoute qu'en cas de hausse de la participation, le vote des électeurs d'Emmanuel Macron, composé majoritairement de cadres et de retraités, risque d'être marginalisé.