La motion de censure contre le gouvernement Bayrou largement rejetée à l'Assemblée

Ce jeudi 16 janvier, François Bayrou et son gouvernement ont survécu à une première motion de censure, déposée par La France insoumise et soutenue par les écologistes et les communistes. Olivier Faure, patron du PS, avait confirmé que le groupe socialiste ne la voterait pas.
Après moult hésitations, les députés socialistes n'ont pas voté jeudi la première motion de censure du gouvernement Bayrou, ayant obtenu dans la dernière ligne droite d'ultimes gages du Premier ministre qui espère maintenant pouvoir "doter enfin notre pays d'un budget". Cette motion a donc été largement rejetée par les députés.
Les informations à retenir :
- La motion de censure contre le gouvernement Bayrou rejetée
- Les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d'Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République.
- Pour satisfaire le PS, François Bayrou a accédé à plusieurs demandes des socialistes
- Le RN n'entend pas voter la motion de censure des Insoumis aujourd'hui, préférant attendre l'examen du projet de loi budget 2025.
- Le PS ne votera pas la censure, confirme Olivier Faure
"La gauche veut abattre les institutions", estime Jordan Bardella
"Je n'attends pas grand-chose de ce gouvernement, mais on ne joue pas avec les institutions. Notre différence fondamentale avec la gauche, c’est qu’elle veut abattre les institutions. Ce n’est pas mon cas. Il y a aujourd’hui un nouveau gouvernement, je veux bien qu’on le renverse sur la base d’une déclaration de politique générale, mais que va-t-il se passer ? Un nouveau Premier ministre qui va faire une nouvelle déclaration de politique générale dans un mois, et pendant ce temps, on ne parle pas des agriculteurs, du pouvoir d’achat, de Mayotte… Moi, je veux parler du quotidien des Français", a déclaré Jordan Bardella sur CNEWS.
La motion de censure officiellement rejetée
La motion de censure contre le gouvernement Bayrou, déposée par La France insoumise et soutenue par les écologistes et les communistes, a été largement rejetée à l'Assemblée. Au total, 131 députés ont voté la motion de censure, loin de la majorité requise de 288 voix.
Dans son discours, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a défendu son choix d'incarner "une gauche qui propose et avance", prévenant qu'un vote de censure restait "possible à tout moment" et redisant qu'il souhaitait sur les retraites que le Parlement ait "le dernier mot".
Mélenchon accuse le PS de "fracturer" le Nouveau Front populaire
"Le PS fracture le NFP. Mais il capitule seul. Les trois autres groupes votent la censure. Nous continuons le combat", a réagi sur X Jean-Luc Mélenchon.
Le Parti socialiste reste "dans l'opposition" mais est "ouvert aux compromis"
Le PS, qui a décidé de ne pas censurer le Premier ministre François Bayrou jeudi, reste "dans l'opposition" mais est "ouvert au compromis", a affirmé son premier secrétaire Olivier Faure, prévenant toutefois qu'un changement d'avis des socialistes sera "possible à tout moment". "Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire", a justifié Olivier Faure lors du débat à l'Assemblée nationale sur la motion de censure déposée par les autres députés de gauche.
Chahuté par les élus de La France insoumise, le numéro un socialiste a revendiqué "l'honneur d'avoir évité aux Français" un budget plus dur pour leur pouvoir d'achat, au nom d'une "gauche qui propose, qui avance (et) qui fait céder le gouvernement".
"Un autre chemin se dégage" après la décision du PS de ne pas voter la censure, dit Bayrou
"Un autre chemin se dégage" que "l'affrontement", a affirmé François Bayrou jeudi lors de l'examen par les députés d'une motion de censure que les socialistes ont décidé de ne pas voter.
"Un autre chemin se dégage, difficilement, après beaucoup de travail, de discussions, de négociations (...). Un autre chemin se dégage pour qu'une entente permette de construire un avenir différent", a déclaré le Premier ministre.
Bayrou accuse la gauche radicale de "choisir la guerre intestine" en France
François Bayrou accuse la gauche radicale de "choisir la guerre intestine" en France, en réponse au discours de Manuel Bompard pour LFI.
"Un autre chemin se dégage" que "l'affrontement", a affirmé François Bayrou jeudi juste avant l'examen par les députés d'une motion de censure que les socialistes ont décidé de ne pas voter. "Un autre chemin se dégage, difficilement, après beaucoup de travail, de discussions, de négociations (...). Un autre chemin se dégage pour qu'une entente permette de construire un avenir différent", a déclaré le Premier ministre, après avoir accusé La France insoumise de "choisir la guerre intestine" pour le pays et de vouloir que "l'affrontement soit la loi".
Bompard prédit la chute de ce "gouvernement de malheur" et du "monarque" Macron
Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a prédit jeudi la chute du "gouvernement de malheur" de François Bayrou, ainsi que celle du "monarque" Emmanuel Macron, dans son discours de motion de censure à l'Assemblée.
"Monsieur le Premier ministre, les jours de votre gouvernement de malheur sont comptés. Quand il tombera, le monarque suivra", a-t-il affirmé, assurant que les raisons de censurer étaient "nombreuses. Il en a profité pour fustiger "l'irresponsabilité" de ceux qui veulent "attendre encore quelques jours ou quelques semaines" pour se prononcer, dans une pique aux socialistes, qui viennent d'annoncer qu'ils ne voteraient pas ce jeudi la censure.
Le PS ne votera pas la censure du gouvernement
Selon un participant au bureau national du parti, les députés socialistes ne voteront pas la motion de censure contre le gouvernement de François Bayrou ce jeudi après-midi.
Bayrou confirme l'abandon de l'allongement du délai de carence en cas de maladie
Comme révélé un peu plus tôt par Europe 1, François Bayrou a bien confirmé ce jeudi l'abandon du projet d'allongement du délai de carence - de un à trois jours - pour les agents de la Fonction publique en cas d'arrêt maladie, accédant à une demande du Parti socialiste pour tenter d'éviter qu'ils votent la censure.
Dans la partie dépenses du projet de budget pour 2025, "le gouvernement confirmera (...) l'abandon de l'ajout de deux jours de carence pour les gents publics", a écrit le Premier ministre dans un courrier, daté de jeudi, adressé aux présidents des groupes parlementaires socialistes, à une heure de l'examen d'une motion de censure à l'Assemblée nationale.
Nouvelle concession de François Bayrou envers le PS
Selon les informations d'Europe 1, le Premier ministre François Bayrou devrait abandonner l'idée d'imposer trois jours de carence aux fonctionnaires lors du débat au Sénat, prévu en fin de semaine. Une concession supplémentaire qui doit permettre de convaincre les Socialistes de ne pas voter la motion de censure qui sera examinée ce jeudi après-midi.
Vote de la motion de censure prévu à 17h30
Le gouvernement de François Bayrou verra-t-il le printemps ? Il devra en tout cas faire face jeudi à une première épreuve avec l'examen à l'Assemblée nationale d'une motion de censure qui, même si elle ne devrait in fine pas être adoptée, permettra de clarifier la position des socialistes.
A peine vieux de trois semaines, le gouvernement n'a pas demandé symboliquement la confiance de l'Assemblée, mardi après le discours de politique générale du Premier ministre. Comme son prédécesseur, il y est privé de majorité. En retour, les élus de La France insoumise, qui ne cessent de réclamer la démission d'Emmanuel Macron, ont déposé une motion de censure, la 150e de la Ve République.
Le texte est également signé par des députés communistes et écologistes. Mais par aucun socialiste. Au PS, malgré de longues discussions, la décision de voter ou non la motion de censure a finalement été repoussée... à jeudi.
"Les instances du Parti socialiste et du groupe à l'Assemblée se réuniront d'ici le débat de censure", prévu à partir de 15h00, a indiqué à l'AFP la direction du parti mercredi soir. Le vote de cette motion de censure spontanée est prévu vers 17h30 et le résultat devrait être connu vers 18h00.
"Il faut absolument que les socialistes n'aient qu'une seule position. Sinon on envoie au gouvernement le signal qu'il peut faire du shopping chez nous et on envoie à Jean-Luc Mélenchon le signal qu'il peut faire du shopping chez nous. Il faut que le groupe vote comme un seul homme", plaide un député PS.
Abandon des suppressions de postes dans l'Education nationale
"Les socialistes se sont ridiculisés et ont entaché la crédibilité du Nouveau Front populaire. Mais je pense qu'ils vont pencher vers la censure. La vie politique est binaire: si on ne vote pas la censure on est dans le soutien au gouvernement", estime pour sa part le coordinateur national de LFI Manuel Bompard, qui défendra la motion de censure pour les Insoumis dans l'hémicycle.
"Le compte n'y était pas à l'Assemblée nationale, ni hier, ni encore aujourd'hui aux questions au gouvernement", a mis en garde mercredi le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner. François Bayrou venait d'annoncer qu'il soumettrait un nouveau projet de loi sur les retraites au Parlement en cas de "progrès" entre les partenaires sociaux, et même "sans accord général".
Autre geste de François Bayrou : l'abandon des 4.000 suppressions de postes dans l'Education nationale prévues par son prédécesseur, Michel Barnier, renversé par une censure de l'Assemblée début décembre. Le vote de jeudi servira surtout à clarifier les rapports de force à gauche, et le positionnement du PS vis-à-vis du gouvernement Bayrou, à l'approche des échéances décisives des budgets de l'Etat et de la sécurité sociale.