Après le dépôt des candidatures mardi et le feuilleton des désistements face au Rassemblement national, il reste trois jours avant la clôture de la campagne officielle pour le second tour des législatives, tandis qu'Emmanuel Macron réunit le Conseil des ministres à l'Élysée. Il y avait plus de 4.000 candidats avant le premier tour. Ils seront encore un peu plus de 1.100 dimanche. Ils avaient jusqu'à mardi 18h00 pour déposer leur candidature en préfecture pour tenter de rejoindre les 76 députés élus dès dimanche dernier.
Dans le camp présidentiel comme dans celui du Nouveau Front populaire, les 48 dernières heures ont été consacrées à l'épineuse question des désistements, les deux camps ayant promis de retirer leurs candidats dans les circonscriptions ou le Rassemblement national avait une chance sérieuse de l'emporter. Une démarche qui a drastiquement fait chuter le nombre de triangulaires: environ une centaine, contre 311 possibles à la sortie des urnes dimanche dernier.
La gauche a retiré plus de 130 candidats et le camp présidentiel, 82. Le dernier en date, le MoDem Dominique Despras, s'est retiré peu après avoir déposé sa candidature. Sur France 2 mardi soir, l'ancien président François Hollande, qui affronte le RN et la droite en Corrèze, a salué la "reformation du front républicain". Tout en promettant que la gauche sera "rééquilibrée" à l'issue du scrutin, au détriment des Insoumis. Une gauche qui doit "changer de comportement" pour "apparaître comme la solution, et non comme un barrage".
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Du côté de la majorité, Renaissance fait état de 82 désistements, dont 60 issus du parti présidentiel. Distancée dimanche dernier, la coalition présidentielle a salué "l'esprit de responsabilité" du Nouveau Front populaire.
Deux ministres se sont retirés mardi: Dominique Faure en Haute-Garonne et Patricia Mirallès dans l'Hérault. Quelques candidats de la majorité ont cependant maintenu leur candidature, comme Anne-Laure Petel, arrivée 3e derrière le RN et la gauche dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Dans un entretien au Figaro, le président du RN Jordan Bardella a vu dans ces désistements une "coalition Macron-Mélenchon pour paralyser le pays". Il appelle les Républicains "au courage et à l'intérêt national", se disant "prêt à la main tendue" pour "élargir (s)a majorité".
Si le leader de 28 ans a déjà fait savoir qu'il refuserait le poste de Premier ministre faute de majorité absolue, Marine Le Pen a expliqué mardi que si le RN s'approchait de cette barre de 289 députés, avec "par exemple 270" élus, son parti chercherait à attirer "des députés par exemple divers droite, divers gauche, LR" pour tenter de réunir les conditions d'un gouvernement.
Pas de débat sur BFMTV
Si au contraire le RN ne pouvait gouverner, les macronistes, une partie de la gauche et certains LR pourraient essayer de former une "grande coalition", courante dans les pays européens mais étrangère aux traditions politiques françaises. Sur TF1 mardi soir, la patronne des Écologistes Marine Tondelier n'a pas fermé la porte à ce scénario, excluant cependant un nouveau "Premier ministre macroniste".
Il reste donc trois jours avant la clôture de la campagne officielle, vendredi à minuit. Mercredi soir, Gabriel Attal, Jordan Bardella et Marine Tondelier s'exprimeront tour à tour sur BFMTV, qui a dû acter "l'impossibilité de monter un débat", le RN demandant en vain que le Nouveau Front populaire soit représenté par Jean-Luc Mélenchon.
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Auparavant, à l'Élysée, Emmanuel Macron réunira à 10h00 le Conseil des ministres. Le précédent, mercredi dernier, avait été "crépusculaire", aux dires d'un participant. Les nominations relevant de la compétence du Conseil des ministres, traditionnellement annoncées chaque semaine, seront particulièrement scrutées: Marine Le Pen a dénoncé mardi un "coup d'État administratif" du camp macroniste qui envisagerait, selon elle, de procéder à une vague de nominations avant une éventuelle cohabitation à des postes sensibles, police et gendarmerie nationales notamment.
Le tout pour "empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite", a assuré Mme Le Pen. "Être en responsabilité suppose du sang-froid et de la mesure", a répliqué l'Élysée dans une mise au point.
Après le Conseil des ministres, Gabriel Attal poursuivra ses déplacements de campagne: il ira à Senlis (Oise) soutenir Eric Woerth, ex-LR réélu sous la bannière Renaissance en 2022, en ballotage défavorable face au candidat du RN.