François Hollande est officiellement de retour en politique. L’ancien président de la République s’est imposé au second tour des législatives, dans son fief : la première circonscription de Corrèze, selon des résultats quasi définitifs. L'ancien président, candidat sous les couleurs du Nouveau Front populaire est arrivé en tête dans la 1ère circonscription avec 43,10% des voix, devant la candidate RN Maïtey Pouget, deuxième avec 31,43% des voix, et le député sortant Francis Dubois (Les Républicains), arrivé troisième avec 25,28% des voix.
Il sera le deuxième ancien chef de l'État à siéger à l'Assemblée nationale, après Valéry Giscard d'Estaing en 1984. "Je considérais que mon devoir (...) était de tout faire pour empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir mais aussi de permettre, par l'union qui s'était réalisée à gauche, d'ouvrir un chemin d'espoir", a déclaré François Hollande à Tulle. L'ancien président a dit qu'il n'était "pas candidat" pour former un gouvernement.
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"Nous sommes dans une évolution que nos institutions permettent"
La victoire inattendue, au niveau national, de la gauche unie au sein du Nouveau Front populaire "nous donne à la fois une satisfaction, mais aussi une responsabilité", a-t-il poursuivi, se félicitant d'avoir "permis d'écarter l'extrême droite" et d'avoir provoqué "la défaite de la majorité sortante qui perdra sans doute des dizaines de sièges". "Le Nouveau Front populaire, la gauche rassemblée aura sans doute le groupe ou les groupes les plus importants de l'Assemblée nationale (...) Il y a une responsabilité", estime-t-il.
Le NFP "est le plus fort à l'Assemblée Nationale" mais "ne dispose pas d'une majorité absolue", seulement d'une "majorité relative". "Que doit-il faire de plus ? Essayer de chercher des appoints ? Il n'en trouvera à mon avis guère. Ce qu'il a à faire, c'est de remplir son rôle, c'est-à-dire de peser sur les décisions qui devront être prises, de jouer, de ce point de vue, toute la pression nécessaire", a-t-il ajouté.
Il a évoqué notamment la nécessité que l'Assemblée "s'empare" de sujets comme le blocage des prix, l'indexation des salaires sur les prix, l'augmentation du Smic ou encore la remise en cause de la réforme des retraites. "Il reviendra sans doute au président de la République de prendre des initiatives mais c'est l'Assemblée nationale, telle qu'elle sera composée, qui décidera en dernier ressort", selon François Hollande. "Nous sommes dans une évolution que nos institutions permettent, c'est-à-dire dans une démocratie parlementaire. Il faudra aller jusqu'au bout de cette démocratie parlementaire", a-t-il conclu.