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avec AFP , modifié à
Après avoir affirmé jeudi que sa "place ne sera pas dans le groupe de La France insoumise" à l'Assemblée s'il est réélu à l'issue du second tour des législatives dimanche, François Ruffin a estimé que le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon était un "boulet".

Le député François Ruffin, en campagne dans la Somme jeudi, a estimé que le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon était un "boulet", et un "obstacle au vote", après avoir annoncé qu'il ne qui ne siègerait plus dans le groupe de LFI à l'Assemblée s'il est réélu dimanche. "On a vécu trois semaines dures parce qu'on a un boulet. Vous l'avez entendu. C'est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon comme obstacle au vote", a-t-il déclaré à l'AFP. "Dans des terres comme ici, dans des terres populaires de province, ça bloque."

Abstentionnistes et électeurs macronistes : "il faut aller chercher dans les deux pour gratter les sept points" de retard, a souligné François Ruffin, qui est en ballotage défavorable face au Rassemblement national dans sa circonscription de la Somme. La candidate macroniste Albane Branlant s'est désistée en sa faveur dès dimanche soir, en appelant très clairement à faire barrage au RN. "Je fais une différence entre des adversaires politiques et les ennemis de la République", a-t-elle dit.

Déplorant une "campagne en urgence" après la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée, François Ruffin a également appelé les Insoumis à davantage de sérénité dans les débats parlementaires et politiques. "Ça fait deux ans que je dis qu'il faut passer du bruit et de la fureur à la force tranquille. Il faut incarner de la stabilité, de la confiance, rassurer les Français", a-t-il souligné. "Ce n'est pas fait, et dès qu'il y a eu la dissolution, j'ai dit 'je ne suis pas investi par la France insoumise'", a indiqué l'ex-journaliste.

"On coupe les ponts"

Électron libre au sein du mouvement LFI, Ruffin avait acté sa rupture avec le leader insoumis lors de la "purge" des "frondeurs" non réinvestis malgré leur appartenance historique au mouvement. "Ce n'était pas suffisant pour les électeurs, ils n'entendaient pas assez, malgré le profond désaccord que j'ai exprimé à l'endroit de ce que fait Jean-Luc Mélenchon. Donc, on coupe les ponts, et on y va (...) avec indépendance", a-t-il déclaré à l'AFP à Abbeville.

Sans s'avancer sur la création d'un nouveau mouvement à gauche, François Ruffin avait espéré un peu plus tôt sur RTL créer des "traits d'union" entre "les différentes forces de gauche" dans la nouvelle Assemblée. "Il y a beaucoup de gens bien, il n'y a pas de doute, chez les Insoumis" mais, a-t-il expliqué, "il y a moyen de faire autre chose avec des amis communistes, écologistes, Générations et ainsi de suite".

Le leader du micro-parti Picardie Debout a en revanche exclu toute participation à une grande coalition allant des communistes jusqu'aux députés LR. "Je ne participerai pas à un gouvernement qui serait une coalition hétéroclite et improvisée", un "gloubi boulga" sous "les nominations d'Emmanuel Macron", a-t-il prévenu, toujours sur RTL. "Les politiques suscitent du dégoût, on le voit. Si on se lance dans des combines, des manœuvres, ça sera encore pire", a-t-il ajouté.

"Quels que soient les dirigeants, demain", le candidat a appelé à "faire l'inverse de ce qu'a fait Emmanuel Macron depuis deux ans", c'est-à-dire à "gouverner sans brutalité, en tenant compte des avis différents" et "avec une forme de tendresse et avec beaucoup de dialogue".